Qu’est-ce que le DAS?
C’est l’indice de débit d’absorption spécifique. Il est censé mesurer le niveau de radiofréquences émis par le téléphone portable (GSM-Smartphone) sur l’utilisateur lorsqu’il fonctionne à pleine puissance.
Terme anglais désignant la même chose: SAR (spécific absorption rate).
Son unité est le watt par kilo ou W/Kg. Il varie généralement entre 0,2 et 1,6 W/kg suivant les modèles et les marques.
Actuellement, aucun organisme officiel reconnu internationalement n’a fixé de normes biologiques réellement biocompatibles dans le monde pour des expositions à long terme de la population aux ondes électromagnétiques. Les organismes officiels n’ont pas encore fixé une dose de rayonnements électromagnétiques en haute fréquence à ne pas dépasser sur plusieurs jours, mois ou années.
Seules des normes d’exposition à des intensités très élevées et uniquement pour des expositions à court terme (quelques minutes ou quelques heures), sont fixées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et les organismes de santé publique dans le monde.
Depuis le 1er mars 2014, en Belgique les fabricants de téléphones portables (GSM) et de smartphones sont censés indiquer la valeur du DAS de leurs produits. Une nouvelle règlementation entrera bientôt en vigueur, que faut-il en penser ?
Les téléphones mobiles sont-ils moins nocifs grâce à un DAS faible ?
Premièrement, le DAS ne représente pas la nocivité du téléphone mobile. C’est uniquement l’effet thermique des micro-ondes. En donnant l’illusion que le téléphone mobile est moins nocif pour la santé si le DAS diminue, c’est absolument faux.
Par contre il est vrai que plus le DAS diminue moins l’énergie des micro-ondes dégagées par le téléphone mobile pénètrent dans la tête de l’utilisateur. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il est moins nocif et que son usage peut-être augmenté sans adopter la moindre précaution (1).
La valeur limite du DAS pour l’exposition de la tête est fixée à 2 W/kg par les autorités européennes mais ne peut malheureusement pas être considérée comme suffisamment fondée scientifiquement. La valeur limite du DAS ne présente pas de garantie concernant la santé des enfants et des adolescents.
Les fabricants et les autorités de contrôles prétendent depuis les années 90 appliquer un facteur de précaution d’un niveau 50 par rapport à la brûlure produite par les hautes fréquences, donc par rapport aux seuls effets thermiques dans les tissus (2). Ceux-ci oublient les effets athermiques bien nocifs.
Il faudrait indiquer à l’utilisateur du téléphone mobile à quel niveau de champ électrique en V/m ou de densité de puissance (W/m²) en haute fréquence, son organisme est soumis lorsqu’il utilise son téléphone mobile.
On peut encore interpréter cela de plusieurs manières, mais au moins, le champ électrique ou la densité de puissance représente une quantité que l’on peut mesurer avec un appareil de mesure.
Le DAS, on ne sait pas très bien ce que ça veut dire, c’est une notion floue pour beaucoup d’entre nous.
La valeur du DAS repose t’elle sur des tests scientifiques fiables ?
Les tests menés pour déterminer le DAS en question ne sont représentés qu’au travers d’un modèle. Il s’agit d’une demi coquille de mannequin à deux têtes (gauche et droite) ou à une seule tête de forme anatomique appelé couramment «Phantom» en anglais et fabriqué en fibre de verre puis remplis d’un gel conducteur dont les propriétés diélectriques ressemblent à notre liquide céphalo-rachidien.
Ensuite, une sonde de mesure spéciale est reliée à des fibres optiques et mesure le débit d’absorption spécifique ou DAS (SAR en anglais). Elle se déplace grâce à un bras articulé placé dans le gel contenu dans la demie tête du mannequin tout en enregistrant informatiquement les résultats en un quadrillage précis constitué d’une multitude de points qui représenteront une image en trois dimensions (3).
Le problème, c’est que ce mannequin n’est en rien comparable à une cellule vivante ni au corps humain qui varie avec la taille, le poids, la graisse, la forme du corps, la distance entre l’antenne et le GSM, l’environnement etc.). Il ne s’agit que d’un modèle que l’industrie nous impose comme référence en matière de santé publique pour autoriser sur le marché des appareils émettant des hyperfréquences comme par exemple votre téléphone portable.
Ce n’est donc absolument pas un concept scientifique d’abord parce que ce n’est pas une valeur qui caractérise l’étendue du risque, mais son seuil d’« acceptabilité » par les autorités et les industriels. Or, l’acceptabilité d’une norme est une notion essentiellement sociale, normative, politique ou commerciale (4), mais pas scientifique.
Benoît Louppe,
Spécialiste en pollutions électromagnétiques
Directeur du bureau Etudes & Vie.
Références :
(1) Santini R. « Téléphones Cellulaires danger ? « . Ed Marco Pietteur- Collection résurgence – 1998.
(2) Comité Européen de Normalisation Electrotechnique (CENELEC). ENV 50166-2 de 1995. «Human Exposure to High Frequency » (10 KHz à 300 GHz). 46 pages. CENELEC : Rue de Stassart 35, B. 1050 Bruxelles (Belgique).
(3) ETH Laboratory for EMF and Microwave Electronics Annual Progress report- 1996 – Neil Kuster
(4) Cherry N. “Criticism of the Proposal to adopt ICNIRP Guidelines for New Zealand”, Lincoln University, New Zealand., 1998.
Voir la partie 2 : Quelques pistes de solutions et recommandations prudentes
Bonjour ,
Juste pour mémoire , Les conclusion d’une étude sur les méfaits des ondes des téléphones mobiles demandé à une équipe de scientifiques indépendant et publié par le Parlement de l’union Européenne en 2012 est moins optimiste que ce que vous mentionnez. D’autre part ,la bibliographie que vous mentionné est bien maigre par rapport de ce qu’il existe depuis 15ans.
Cordialement
R.Hilfiker
Merci pour la clarté de votre propos.
« repose-t-elle ? » Et non « repose t’elle…. »