Qu’est-ce que la gastro-entérite ?
La gastro-entérite est une infection du tube digestif. Elle peut entraîner différents symptômes comme diarrhée, nausées, vomissements, spasmes intestinaux, ballonnements, etc. Parfois bactérienne, elle est en fait dans 2/3 des cas d’origine virale (Rotavirus, Norovirus, Adenovirus, Calicivirus et Astrovirus).
Quelles conséquences au niveau de l’épithélium de l’intestin ?
Les altérations de la muqueuse intestinale peuvent être variables : d’une muqueuse normale à des altérations structurales modérées (élargissement des villosités, infiltrations cellulaires discrètes de la lamina propria, vacuolisation des entérocytes des villosités), à des lésions beaucoup plus importantes (atrophie des villosités, exfoliation progressive des cellules du sommet des villosités, hypertrophie des cryptes et réaction inflammatoire importante) [1, 2].
Riz – jambon blanc – carotte – compote : remède de Grand-mère
C’est le régime que suit spontanément la plupart des gens en cas de gastro-entérite. Un riz pilaf (avec l’empois d’amidon), ainsi que les fibres solubles des carottes et des pommes cuites vont ralentir le transit. Bon, il est vrai que le jambon est plein de sel et de nitrites, donc un filet de poulet bio cuit à basse température (à l’étouffé) aurait été préférable, mais c’est quand même pas si mal… En se limitant à ces quelques aliments, on remarque l’absence de gluten, de lactose et de protéines laitières.
Régime couramment prescrit
Le régime couramment prescrit (généralement par les médecins généralistes qui sont consultés pour ce problème de diarrhée) est une diète pauvre en fibres (avec seulement un peu de fibres solubles cuites), sans crudités, faible en gras, sans graisses cuites et sans lactose. Le lactose est évité car l’intestin abîmé par la gastro-entérite devient déficient en di-saccharidase, enzyme permettant sa digestion. Le lactose ainsi non hydrolysé (non digéré, pas coupé en deux petits sucres) entraîne un appel d’eau augmentant l’importance de la diarrhée. Au vu de tous ces éléments on se rend compte que le remède de Grand-mère a tout juste. Seulement tout n’est pas rose : dans le régime prescrit on permet aussi les biscottes, les pommes de terre, les pâtes, les biscuits, les fromages à pâte dure (car ne contient du lactose qu’à l’état de traces) et parfois les yaourts (car les ferments possèdent une lactase qui hydrolyse, tout au moins en partie, le lactose). En fait, le régime est élargi, et c’est là que ça se gâte…
Pourquoi un élargissement n’est pas une bonne idée
On remarque tout de suite que cet élargissement mène à une consommation de gluten et de protéines laitières (caséine, lacto-globuline et alpha-lactalbumine). Lors d’un épisode de gastro-entérite, la fonction barrière de l’intestin est altérée : il devient perméable [2, 3]. L’ouverture des jonctions serrées permet le passage dans le sang d’une multitude d’éléments qui n’ont rien à y faire : toxines, bactéries, protéines… Ce passage systémique d’éléments étrangers peut entraîner des réactions inflammatoires, immunitaires et des dégâts à distance de l’intestin. Or, il se trouve que le gluten et la caséine augmentent la perméabilité intestinale. Le blé moderne est l’aliment qui induit la plus forte production de zonuline, hormone de l’intestin augmentant la perméabilité de ce dernier [4]. Le gluten des céréales, la caséine des produits laitiers, et même les lectines de la pomme de terre, augmentent la perméabilité intestinale. Le but étant de rétablir rapidement la muqueuse (devenue passoire), il faut absolument éviter ce type d’aliment qui retarderait la cicatrisation.
Quand réintroduire ces aliments ?
On réintroduira en tout dernier, et quand l’intestin aura cicatrisé, les céréales à gluten, les produits laitiers et les solanacées (tomate, pomme de terre, aubergine et poivron). A noter que le poivre et le piment sont toujours agressifs pour l’intestin et augmentent sa perméabilité, et que les céréales à gluten et produits laitiers devraient être évités définitivement en cas de maladie inflammatoire ou auto-immune.
Autre : les probiotiques
Pour guérir plus rapidement de la gastroentérite, les probiotiques (bactérie amies) sont très intéressants. La plupart des produits disponibles sur le marché sont des mélanges de Lactobacilles et Bifidobactéries. Le plus important à savoir est que l’effet des probiotiques est dose-dépendant, et souche-dépendant. Pour le premier paramètre il faudra qu’une quantité suffisante de bactéries vivantes parviennent à l’intestin pour y exercer des effets bénéfiques. En fait, beaucoup de bactéries sont tuées par l’acidité gastrique lorsque celles-ci ne sont pas protégées (cas des probiotiques lyophilisés).
La prise de probiotiques avec micro-encapsulation Intelicaps® s’avère donc une option de choix, garantissant 1000 fois plus d’efficacité ! En ce qui concerne le second paramètre (effet souche-dépendant), on veillera à choisir un produit contenant notamment Lactobacillus rhamnosus GG, car c’est la souche pour laquelle la littérature scientifique est la plus fournie (plus de 500 publications), mais aussi parce qu’elle est très efficace contre la diarrhée [5].
Références
- Davidson GP, Barnes GL. Structural and functional abnormalities of the small intestine in infants and young children, Acta Paediatr Scand, 1979 Mar;68(2):181-6
- Lorrot M, Vasseur M, Bourrilon A. Physiopathologie de la diarrhée à Rotavirus, Arch Pediatr, 2007 Oct ;14 Suppl 3 :S145-51
- Tafazoli et al. NSP4 enterotoxin of Rotavirus induces paracellular leakage in polarized epithelial cells, J Virol 2001 Feb ;75(3) :1540-6
- Lammers KM et al. Gliadin induces an increase in intestinal permeability and zonulin release by binding to the chemokine receptor CXCR3, Gastroenterlogy, 2008 Jul;135(1):194-204
- Parker MW et al, Rapid adoption of Lactobacillus rhamnosus GG for acute gastroenteritis, Pediatrics, 2013 Mar;131 Suppl1:S96-102