D’une manière générale, un nano-objet ou une nanoparticule se définit comme un assemblage d’atomes dont une des dimensions est inférieure à 100nm (1 nanomètre étant 1000 millions de fois plus petit qu’un mètre). Les nanoparticules sont ainsi mille fois plus petites que l’épaisseur d’un cheveu. La pollution atmosphérique (exemple historiquement le plus étudié : les particules ultrafines de diesel) est une source majeure et permanente de production de nanoparticules dans l’air ambiant.
Celles–ci sont loin d’être sans danger pour notre organisme puisque, en raison de leur petite taille, elles peuvent potentiellement traverser les barrières biologiques (pulmonaire, digestive, cutanée, placentaire,…). Au niveau des poumons, elles provoquent une production importante d’espèces oxygénées activées (EOA) très toxiques en stimulant une forte réponse inflammatoire. Une étude récente a montré que l’exposition de nanoparticules à des cellules pulmonaires provoquait une production de ces EOA cinq fois supérieure à l’amiante (1). Par leur caractère toxique, les nanoparticules contribuent au niveau santé à exacerber l’asthme ou être à l’origine d’une fibrose pulmonaire (2).
Sans vraiment nous en rendre compte, notre peau est également en contact physique permanent avec les nanoparticules. Celles-ci sont de plus en plus présentes dans les vêtements, les produits cosmétiques (crèmes hydratante et solaire, shampoing, dentifrice, parfums,…), les peintures acryliques, l’électronique (ordinateurs, gsm,…). Les nanoparticules se retrouvent aussi dans notre alimentation. L’onctuosité d’un chocolat chaud ou d’une crème glacée ou encore une meilleure fluidité d’un ketch-up résultent de l’ajout dans ces produits de nanoparticules sous forme d’oxyde de silice.
Les nanoparticules sont aussi présentes dans les emballages plastiques sous forme d’oxyde d’argent afin de prévenir la prolifération bactérienne des aliments. La plus grande prudence doit donc être de mise, alors que les industriels n’ont à ce jour aucune obligation légale de renseigner la présence de nanoparticules dans leurs produits.
Paradoxalement, dans le domaine médical, un grand avenir est prédit à la « nano-médecine » dans le cadre de la réparation tissulaire ou pour donner aux médecins des armes supplémentaires pour se battre contre des maladies comme les cancers.
1. Jia’en Li et al. Nanoparticle – induced pulmonary toxicity. Exp Biol and Med., 235 :1024-33, 2010.
2. Yan L, Gu Z and Zhao Y. Chemical mechanisms of the toxicological properties of nanomaterials:generation of intracellular reactive oxygen species. Chem Asian J., 8:2342-353, 2013.