Tout d’abord, il faut bien observer la partie inférieure du cou des patients et y déceler tout gonflement suspect, dont la palpation orientera soit vers un goitre (hypertrophie du tissu thyroïdien), soit vers un ou des nodules. Une simple échographie thyroïdienne nous en apprendra déjà beaucoup plus, en particulier grâce au calcul du volume de la glande. Chaque lobe devrait normalement mesurer entre 3 ml et 9 ml : au-delà de 9 ml, on parlera de goitre ; en deçà de 3 ml, il s’agira au contraire d’une hypotrophie de la glande thyroïde. Le goitre peut effectivement trahir une hypothyroïdie (mais, attention, une hyperthyroïdie aussi) quand le tissu thyroïdien est stimulé par l’hypophyse (hausse de la TSH ou Thyroid Stimulating Hormone : voir blog #28). Toute hypertrophie des lobes peut correspondre à une production hormonale insuffisante car c’est la façon qu’a l’organisme de compenser la sécrétion insuffisante des hormones T4 et T3. L’examen attentif de l’image thyroïdienne apporte souvent des renseignements précieux, alors que les radiologues ne mentionnent pas toujours le volume des lobes ou considèrent trop facilement que ce volume est « normal » parce qu’ils ne s’intéressent qu’au phénomène du goitre et dédaignent le cas de l’atrophie. Toujours en ce qui concerne les observations générales, on devra aussi interroger le patient quant à sa température basale, c’est à dire prise sous la langue le matin au lit avant toute activité. Cette température ne devrait pas descendre sous 36°3C (ni sous 36°8C vers 18 heures quand, en principe, la température maximale est atteinte). En dessous de 36°C, la piste de l’hypothyroïdie doit être explorée car la glande thyroïde joue le rôle de thermostat dans l’organisme. On peut en outre rechercher des chutes « paradoxales » de la température au cours de la journée, surtout lorsque le sujet a froid ou ne se sent pas trop en forme… Le moment est venu de nous pencher sur les symptômes proprement dits et de détailler, pour commencer, tous les problèmes survenant au niveau du tube digestif. Précisons tout de suite que nul patient hypothyroïdien ne présente tous les symptômes à la fois : parfois, un seul symptôme suffit pour suspecter le diagnostic et lancer des recherches plus poussées. Evidemment, plus il y a de symptômes et/ou de signes cliniques, plus la suspicion grandit. La constipation constitue un symptôme cardinal de l’hypothyroïdie, même si elle peut se rencontrer dans de nombreuses autres circonstances. On peut affirmer sans hésitation qu’il faut systématiquement explorer la piste de l’hypothyroïdie chez tout sujet constipé chronique : on aura pas mal de surprises. Par constipation, j’entends des selles non quotidiennes, ou alors trop dures, éventuellement difficiles à expulser, ou encore donnant la sensation d’une évacuation intestinale incomplète. En médecine ayurvédique, la définition de la santé consiste en l’émission d’une à trois selles quotidiennes et moulées ! On voit parfois des cas terribles : une selle par semaine, voire par quinzaine et même une selle par mois (oui je sais, c’est incroyable, mais cela existe). Ces malheureux sont exposés au cancer du côlon, voire au cancer du sein ou de la prostate, sans parler des calculs biliaires ainsi que de la dysbiose intestinale favorisée par cette stase. Ne vous y trompez pas : ces patients peuvent aussi présenter des diarrhées qui résultent de l’irritation muqueuse causée par les selles stagnantes. C’est la seule manière que trouve l’organisme pour faire sauter le bouchon, mais la constipation reprendra hélas son cours de suite après. C’est tout le tube digestif qui est paresseux : on voit parfois un transit œsophagien ralenti ou une vidange gastrique différée. Les patients mentionnent une digestion anormalement lente avec un poids sur l’estomac après les repas. Toutes ces assertions sont étayées par des justifications scientifiques et les diapositives correspondantes apparaissent dans la conférence consacrée à la glande thyroïde sur mon site www.gmouton.com. Consultez les rubriques « Conferences » – « Functional Hormonology » – « Thyroid » et vous pourrez alors télécharger gratuitement le fichier en format PDF ou simplement le consulter en ligne.