La médecine ayurvédique, riche de sa sagesse orientale et de son expérience multi millénaire, prétend que la « santé » se définit avant tout par l’émission d’une ou deux selles moulées quotidiennes même s’il y a une tolérance jusqu’à trois selles par jour au maximum.
Hélas, de nombreuses personnes ne satisfont pas à cette définition en raison de selles défaites, voire pâteuses et même liquides. Ceci n’est pas notre sujet aujourd’hui : bien des gens se situent dans l’autre extrême, ils « sautent des jours » et n’atteignent pas les sept selles hebdomadaires requises. Au-dessous de cinq, il faut s’inquiéter et que dire des cas pas si exceptionnels d’une ou deux selles par semaine ? Personnellement, j’ai même déjà vu des patients qui se plaignaient d’un délai de deux semaines et jusqu’à quatre semaines !
Cela paraît incroyable mais c’est la triste réalité, d’autant plus désolante que la constipation implique une indéniable toxicité ainsi que des risques sérieux pour la santé. Outre les classiques complications mécaniques (hémorroïdes et fissure anale), mentionnons les calculs dans la vésicule biliaire et les cancers à connotation hormonale comme le cancer du côlon et le cancer du sein.
Il faut même déjà réagir vis-à-vis des personnes qui se plaignent de selles trop dures, d’exonération douloureuse des selles ou de selles quotidiennes hélas obtenues au prix de la consommation régulière de laxatifs. Ces derniers, s’ils sont du type drastique comme le séné végétal ou comme les médicaments chimiques, doivent être évités comme la peste. Ils finiront par abîmer la muqueuse intestinale et rendre les patients dépendants à vie. Une prise ponctuelle de laxatifs drastiques ne génère pas de telles complications, bien entendu.
Le premier conseil consiste à s’hydrater abondamment, mais comment en juger avec plus de précision ? Il faut produire 1,5 à 2 litres d’urine par 24 heures, cette urine se devant d’être jaune pâle – jamais foncée ou brune. Il est clair que l’exercice physique, voire une vie tout simplement active favorisent le transit intestinal : boire et bouger sont essentiels !
Les méthodes procurant un lest mécanique avec des produits naturels, pour autant qu’ils s’avèrent exempts de tout effet irritant, constituent des stratégies de choix. Par exemple, on fait tremper des graines de lin ou des graines de psyllium (aussi appelé ispaghul) pendant toute la nuit, une voire deux cuillères à soupe de graines dans un verre d’eau. Les graines gonflent et se gorgent d’eau, formant ainsi une masse gélatineuse sans goût – cela n’a rien de désagréable à avaler – qui agira à merveille sur le transit intestinal.
J’apprécie aussi beaucoup d’autres approches naturelles si les précédentes ne suffisent pas. L’ascorbate de magnésium en poudre peut résoudre les cas très difficiles, avec l’avantage de ne pas apporter l’acidité de la vitamine C classique, laquelle n’est autre que l’acide ascorbique. Il faut simplement veiller à ne pas surdoser, sous peine de passer à l’excès inverse ou du moins pour ne pas souffrir de crampes et de ballonnements. En général, quelques grammes quotidiens suffiront, parfois moins, avec une tendance à l’amélioration spontanée et à la réduction des doses. La plupart des sels de magnésium donnent le même genre de bénéfices. On peut parfaitement combiner la poudre de vitamine C le matin (tonique) et celle de magnésium le soir (relaxant) jusqu’à totalement résoudre le problème.
Ces produits ont l’avantage de ne pas induire de toxicité car tout dépassement des besoins se traduit par le dépassement de l’objectif, avec des selles trop liquides. Les probiotiques et les prébiotiques représentent un autre moyen de traitement remarquablement efficace et je vous recommande l’essai des différents mélanges symbiotiques conçus dans ce but précis. Enfin, je m’en voudrais de terminer sans évoquer les cas rebelles pouvant relever de causes obstructives mécaniques ou d’une insuffisance thyroïdienne qu’il s’agit de traiter.