Je voudrais revenir sur le grand principe selon lequel nous devons absolument consommer de préférence des produits saisonniers. C’est un concept à mon sens fondamental, à partir duquel découlent bien d’autres règles alimentaires à respecter pour promouvoir la santé.
Quand on y réfléchit bien, tout est saisonnier dans la nourriture ! J’ai déjà abordé le thème des œufs, dont la consommation interrompue en hiver devrait éviter tout développement d’allergie à anticorps IgG : les oiseaux ne pondent pas pendant l’hiver, n’est-ce pas ? Que dire du ridicule de manger une pomme par jour toute l’année (soi-disant pour rester en bonne santé) ou de déguster des fraises en hiver (voire en février quand elles viennent des serres espagnoles, sans saveur et sans nutriments mais avec beaucoup de pesticides). Voilà comment se débarrasser des allergies aux fruits et aux légumes car ils ont tous une saison !
Je vous incite à télécharger à partir de mon site internet www.gmouton.com votre liste des aliments du mois : cliquez sur « seasonal« , puis allez dans l’onglet « français » et c’est fait.
A y regarder de plus près, cette histoire de saisons touche en fait quasiment tous les aliments. En Afrique de l’Est, les éleveurs de bétail ne sont plus des nomades chasseurs-cueilleurs : ils pratiquent une agriculture de subsistance (« food to mouth agriculture ») et ne font pas de la production intensive destinée à la vente. C’est tout ce que permet une terre aride et extrêmement caillouteuse. Là-bas, j’ai pu observer que les troupeaux sont systématiquement hétérogènes : un ou deux zébus, plusieurs vaches, assez bien de chèvres et de moutons. Ils bénéficient déjà ainsi d’une belle forme de rotations automatiques. Et lorsqu’ils consomment leurs produits laitiers, ils ne le font pas tout au long de l’année…
Vous me direz que si, étant donné le manque chronique de nourriture affectant ces populations. Eh bien non, car ils expliquent à quel point c’est important d’interrompre leurs prélèvements de laits animaux lorsque la mère allaite son ou ses nouveau-nés. Ces derniers ont en effet besoin de tout le lait maternel pour se développer, en particulier dans leur environnement déjà très difficile (guère de nourriture non plus). Donc, ils créent un cycle et bénéficient de cette interruption saisonnière tellement nécessaire pour mettre le système immunitaire au repos, évitant ainsi le développement de réactions intempestives.
Pour compléter la démonstration, on peut également évoquer les fermes traditionnelles de nos contrées où on élevait aussi les animaux dont la famille se nourrissait. Mais on ne sacrifie pas l’animal à n’importe quelle époque de l’année : il y a une saison pour tout !
Le respect des saisons implique beaucoup d’autres avantages, en sus d’éviter l’éclosion de ces fâcheuses allergies alimentaires. Tout d’abord, la fraîcheur des aliments et surtout le fait d’échapper aux abominations des longs transports : fruits cueillis « verts », aspergés de produits chimiques pour éviter la maturation trop rapide, refroidis pour la même raison (mais cela entraîne une détérioration de la chair et réduit le temps de conservation une fois le réchauffement survenu), sans oublier le gaspillage éhonté que cette pratique implique.
L’exportation intercontinentale de denrées périssables n’est possible que grâce au pétrole bon marché, conséquence des accords américano-saoudiens à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale. Hélas, le prix du pétrole ne reflète pas sa rareté et il nous pousse à sa consommation exagérée, alors que les réserves d’hydrocarbures s’épuisent rapidement.
L’agriculture mondiale s’en trouve bouleversée parce qu’on cultive n’importe quoi n’importe où (des roses au Kenya !) et sous une forme intensive, très destructrice pour l’environnement. En outre, les gens sont exploités par ce système : là-bas parce que les cultivateurs sont sous-payés par les multinationales, ici parce que les produits achetés hors-saison se paient bien plus cher que les produits achetés en saison et cultivés localement…
Il nous faut acheter localement : tout le monde le sait, mais qui le fait ? Une bonne raison supplémentaire de procéder ainsi, c’est le goût des aliments frais, de saison et provenant de la région. Cela n’a rien de comparable avec les produits frelatés importés à prix d’or. Une bonne saveur reflète toujours la présence plus abondante d’alcaloïdes, ces précieux phytonutriments cruciaux pour notre santé. Téléchargez vite la liste des aliments du mois !