La cigarette électronique, solution anti-tabac?
Le tabagisme est la cause principale du développement du cancer du poumon. Au XXème siècle, plus de 100 millions de personnes sont décédées dans le monde de maladies liées au tabagisme. Il existe un consensus pour dire que c’est la fumée des cigarettes qui en est la principale responsable en raison d’une concentration élevée de produits carcinogènes et de dérivés toxiques de l’oxygène (radicaux libres).
Par contre, la nicotine en tant que telle est peu ou pas incriminée dans ce processus dévastateur. Depuis une quinzaine d’années, l’idée a donc été de développer des produits libérant dans l’organisme de la nicotine sous forme de gel, de chewing-gum, de spray nasal et de patch afin d’aider les fumeurs d’arrêter leur tabagisme.
Actuellement, nul ne peut plus ignorer la désormais célèbre cigarette électronique (E. Cig) initialement développée en 2004 par le fabricant chinois Ruyan. En peu de temps, son succès est devenu tel, que dans les pays où elle est autorisée, plus d’un fumeur sur six l’utilise. Son principe est relativement simple. Une résistance électrique fait chauffer un e-liquide qui s’évapore à 60°c en produisant de la vapeur.
Contrairement à la fumée de cigarette, cette vapeur ne contient pas de goudron, ni de monoxyde de carbone et autres substances cancérigènes liées à la combustion du tabac. Les e-liquides sont à base de propylène glycol, de glycérol ou de glycérine végétale. Les e-liquides peuvent contenir ou non de la nicotine mais aussi des arômes de tabac, de vanille ou de fruits.
Les principaux mérites que les usagers lui reconnaissent sont une plus grande facilité de sevrage, un plaisir identique à celui de fumer une cigarette traditionnelle et enfin un coût moins élevé. De plus, tous les usagers sont intimement convaincus que la cigarette électronique est moins toxique pour la santé.
L’utilisation de la cigarette électronique devrait sans nul doute conduire à une réduction du cancer du poumon, mais cela ne signifie par pour autant qu’elle est dénuée de tout effet toxique pour l’organisme. Le débat est en tout cas bien ouvert.
Fin juin 2014 s’est tenue à Ferrara (Italie) la troisième conférence internationale sur l’influence des facteurs environnementaux sur notre organisme. Le Professeur A. Reznick de la Faculté de Médecine Rappoport d’Haïfa (Israël) y a rappelé avec force toute l’urgence qu’il y a de mener des études plus approfondies sur la sécurité de la cigarette électronique en matière de santé et, ceci conjointement, à une meilleure identification des produits potentiellement toxiques dérivés de la nicotine.