La vitamine D3 occupe une place importante parmi les vitamines. C’est pourquoi beaucoup de gens font vérifier leur taux de vitamine D. En cas de carence, ils se demandent souvent quelle quantité de vitamine D ils doivent prendre comme compléments et pendant combien de temps. Beaucoup ne connaissent pas non plus le rôle important de la vitamine K2.
Taux sériques de vitamine D recommandés
C’est le taux sérique de la vitamine D 25-OH qui permet l’évaluation du statut individuel en vitamine D. Il devrait se situer dans une fourchette de 50-125 nmol/l ou 25-50 ng/ml. En cas de carence, il faudrait supplémenter avec une préparation de vitamine D.
Dosage de la vitamine D3 en cas de carence
Nous déconseillons de passer à un dosage très élevé de vitamine D en peu de temps. Le danger, c’est que le calcium ne soit plus intégré en priorité dans les os mais dans d’autres tissus comme par ex. les artères où il n’a rien à faire. C’est pourquoi, nous recommandons de prendre un dosage légèrement plus élevé sur une période d’environ 3 mois.
C’est-à-dire prendre 10 x 800 U.I. (8000 U.I. ou 200 µg) par jour pendant 10 semaines (au total 560.000 U.I. en 10 semaines) ou 20 gouttes d’une huile de vitamine D3 à 400 U.I. (10 µg) de vitamine D pendant 10 semaines.
Immédiatement après il faudrait revérifier le taux sérique de vitamine D 25- OH.
Notre formule vaut comme valeur moyenne pour les personnes au poids normal et devrait être adaptée vers le bas pour les personnes minces et vers le haut pour les personnes en surpoids. Les inflammations aussi augmentent le besoin de vitamine D.
Si vous avez atteint la valeur souhaitée, vous la maintiendrez par la prise quotidienne de 1000-2000 U.I. ou 25-50 µg de vitamine D. Si le taux de vitamine D mesuré au début se situe dans la partie inférieure de la fourchette normale (50-75 nmol/l ou 20-30 ng/ml), il faudrait prendre tous les jours 800 U.I. (20 µg) de vitamine D comme dose d’entretien. Tenez compte du poids corporel pour calculer la dose d’entretien individuelle.
Vitamine K2
La vitamine K2 collabore avec la vitamine D pour le stockage du calcium dans les os. En cas de prise de longue durée de préparation à base de vitamine D, il faudrait supplémenter en vitamine K2, puisque celle-ci peut être vite consommée par le corps.
Dosage de la vitamine K2
Alors que la valeur de référence pour l’apport quotidien de vitamine K se situe à 75 µg par jour, le Food and Nutrition Board recommande la prise quotidienne de 90 µg de vitamine K pour les femmes et de 120 µg pour les hommes.
Etudes concernant la vitamine D et le manque de vitamine D
Le manque de vitamine D est très répandu, concerne toutes les couches de la population et n’a pas grand-chose à voir avec l’alimentation. Un approvisionnement suffisant en vitamine D est très important pour le système immunitaire et protège des infections. On a aussi besoin de cette vitamine pour la fonction musculaire et le métabolisme osseux, elle protège de l’ostéoporose. Elle peut aussi protéger du cancer via une régulation de la division cellulaire et joue un rôle dans la prévention des maladies auto-immunes.
Métabolisme des os et des muscles
S’il y a carence grave en vitamine D (< 25nmol/l ou 10 ng/ml), il y a perturbation de la minéralisation des os. Chez les enfants, on parle de rachitisme, chez les adultes d’ostéomalacie. Ces valeurs faibles ont aussi un effet négatif sur les muscles ce qui se traduit par une faiblesse et des douleurs musculaires. La densité osseuse s’améliore si on prend des compléments de vitamine D et le risque de fracture diminue. Mais cela renforce aussi la musculature puisque la vitamine D améliore l’entrée de calcium dans les cellules musculaires ainsi que la synthèse de la protéine musculaire (Gröber et al., 2013).
Diabète
Plusieurs études montrent en outre l’effet positif de taux sériques de vitamine D suffisants sur le développement du diabète sucré de type 2. Les enfants qui avaient reçu une supplémentation assez élevée en vitamine D pendant leur première année avaient un risque réduit de développer un diabète sucré de type 2. On a pu observer aussi une influence de l’approvisionnement en vitamine D chez les futures mères ainsi qu’une meilleure sensibilité à l’insuline et une réduction de la résistance à l’insuline chez ceux qui prenaient des préparations à base de vitamine D.
Système immunitaire
La vitamine D a aussi une influence sur le système immunitaire inné et acquis en influençant l’activité des différentes cellules immunitaires qui y participent. La neurodermite est une maladie due entre autres à un déséquilibre des cellules immunitaires. Grâce à la vitamine D, on a pu observer une amélioration significative de l’aspect de la peau. Dans des études, on a pu réduire nettement les maladies des voies respiratoires en donnant de la vitamine D : comparés au placebo, des suppléments de vitamine D ont provoqué chez les enfants une diminution des maladies de l’influenza-A de 64% et de la fréquence des crises d’asthme de 83% (Gröber et al., 2013).
Syndrome métabolique et mortalité
Chez les adultes atteints d’un syndrome métabolique, un approvisionnement optimal en vitamine D va de pair avec une diminution de 66% du risque de mourir de maladies cardiovasculaires (Thomas et al., 2012). Comparée à celle des personnes présentant une carence en vitamine D, la mortalité globale des personnes suffisamment approvisionnées en vitamine D était même de 75% plus basse. En cas de prévalence élevée du syndrome métabolique, un bon approvisionnement en vitamine D peut faire baisser considérablement la mortalité. Faire suffisamment d’exercices au soleil peut améliorer nettement le statut en vitamine D et entraine d’autres effets positifs pour des gens en surpoids avec syndrome métabolique : un mauvais statut en vitamine D peut augmenter le risque de devenir obèse. Des chercheurs d’une université norvégienne ont montré dans leur étude d’observation qui a duré 11 ans que les personnes au taux bas de vitamine D sérique OH-25 (< 50nmol/l ou 20ng/ml) avaient un risque 4 fois plus élevé de devenir obèses que celles avec un taux élevé (≥ 75 nmol/l ou 30 ng/ml) (Mai et al., 2012).
Une autre étude montre, qu’un statut suffisant en vitamine D pourrait réduire nettement la mortalité totale dans la population générale aussi. Seuls 7% des participants aux études avaient une valeur sérique supérieure à 75 nmol/l( 30ng/ml) de vitamine D 25-OH, les valeurs sériques moyennes s’élevaient à 41 nmol/l (16,4 ng/ml). On a calculé qu’on pourrait sauver chaque année 18.300 vies en Allemagne si la population allemande totale atteignait une valeur sérique de vitamine D 25-OH d’au moins 75nmol/l (30 ng/ml).
Cancer et cancer de la prostate
En outre le statut prédominant en vitamine D a une influence sur l’apparition des cancers. On observe souvent une carence en vitamine D chez les cancéreux en corrélation avec la progression de la maladie.
Autre observation importante : certains médicaments utilisés en chimiothérapie peuvent favoriser la dégradation de la vitamine D (Gröber et al., 2013).
Des taux normaux de vitamine D protègent du cancer de la prostate, de nombreuses études y font allusion. Dans notre alimentation, les produits laitiers sont les fournisseurs principaux de calcium et un apport trop élevé de calcium augmente le risque de cancer de la prostate. Un mécanisme possible : le calcium fait baisser entre autres la synthèse propre de la vitamine D (Allen et al., 2008). La vitamine D augmente l’assimilation du calcium à partir de la nourriture. La vitamine D atténue les réactions inflammatoires (Ginanjar et al., 2007) et, selon de grandes études cliniques, protège des maladies cardiovasculaires et surtout aussi des cancers comme aucune autre vitamine (Lapp et al., 2007 ; Michos et Malamed, 2008). Il est donc judicieux de faire le plein de soleil pour faire augmenter la synthèse endogène de la vitamine D et de prendre des compléments de vitamine D en hiver.
Une étude de contrôle de cas avec 749 patients des USA montre que le rôle de la vitamine D n’est pas encore définitivement élucidé en cas de carcinome de la prostate avancé. Des taux sanguins trop élevés causent probablement une augmentation du risque (Ahn et al., 2008). Comme, dans cette étude, on n’a fourni qu’une seule valeur sérique de vitamine D par personne, la fiabilité de l’étude est très limitée, étant donné les fortes variations saisonnières de la valeur sérique de vitamine D .
Vashi et collaborateurs (2013), on a essayé de déterminer sur 54 patients atteints d’ un cancer de la prostate de stade IV récemment diagnostiqué si le taux sérique de vitamine D a une influence sur le taux de survie des patients. Avant le traitement, on a mesuré le taux de vitamine D comme calcidiol (25(Oh) vitamine D) dans le sérum. Il y avait carence si le calcidiol était ≤ 80 nmol/l (ou ≤32 ng/ml). La valeur sérique moyenne de calcidiol se situait autour de 75,3 nmol/l (30,1 ng/ml), il y avait carence chez 38 patients (70,4%). Les patients carencés en vitamine D avaient un risque de mortalité significativement plus élevé (taux de survie moyen : 32,6 mois) que les patients dont le taux sérique de vitamine D était suffisant (taux de survie moyen : 62,4 mois). Même en tenant compte des facteurs âge, statut des performances et taux de PSA, la mortalité des patients carencés était nettement supérieure. Selon cette étude, il y existe un lien net et positif entre le taux sérique de vitamine D et le taux de survie des patients souffrant d’un cancer de la prostate avec métastases (Vashi et al, 2013).
Ce presque doublement de la durée de survie des patients uniquement en raison du marqueur sérique de la vitamine D est remarquable. On devrait d’ailleurs aussi tenir compte du fait que les hommes aux valeurs de vitamine D normales ont en général un mode de vie plus sain et passent plus de temps à l’extérieur.
Par contre, des recherches faites sur 622 patients atteints de cancer de la prostate comparés à des personnes en bonne santé montrent que non seulement des valeurs trop faibles (≤ 19 nmol/l ou 7,6 ng/ml) mais aussi des valeurs trop élevées (≥80nmol/l ou 32 ng/ml) du taux de vitamine D peuvent augmenter le risque de cancer de la prostate (Tuohimaa et al., 2004).