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Lyme : « La psychose ne devrait pas être focalisée sur la maladie de Lyme mais sur nos modes de vie »

Judith Albertat est une ex-pilote de ligne qui a dû faire face à la maladie de Lyme. Au fil des mois, elle a vu son état de santé se dégrader progressivement. Après une multitude d’examens médicaux et de consultations auprès de spécialistes, il lui aura fallu près de dix ans pour mettre un nom sur ce mal qui la poursuivait. Après avoir suivi le traitement classique à base d’antibiotiques, elle a trouvé la rédemption via des thérapies alternatives.

Nous l’avons interviewée pour décrypter la maladie de Lyme.

Qu’est-ce que la maladie de Lyme et comment la contracte-t-on ?

Vous contractez la maladie lorsqu’une tique, une araignée ou encore un taon vous mord et qu’il est infecté par une bactérie pathogène appelée « Borrelia » responsable de la maladie de Lyme. Mais j’attire d’emblée l’attention sur le fait que l’infection ne survient que lorsque la tique régurgite une partie du contenu de ses intestins, à savoir dans 5% des cas. C’est peu.

Que pensez-vous des campagnes de sensibilisation actuelles ?

Aujourd’hui, il y a une focalisation intense sur la Borrelia. Alors que cette dernière existe depuis 300 millions d’années. Nous sommes tous porteurs d’un grand nombre de microbes, nous vivons en équilibre avec eux et ce sont nos intestins qui gardent nos bactéries sous contrôle.

Prenez les Pyrénées ou l’Alsace : dans les années 60 et 70, ces régions étaient déjà infestées de tiques. Dans 95% des cas, si on a un bon système immunitaire, on guérit seul de la maladie. À l’époque c’était le cas, les gens avaient un système immunitaire plus performant.

Parfois, des personnes sont positives à la Borrelia et ne sont pas malades pour autant. Et trois ans plus tard, à la suite de nouveaux tests, les résultats sont négatifs. Dans ces cas-là, nous sommes face à des systèmes immunitaires correctement réactifs.

Le souci, c’est qu’aujourd’hui, avec nos modes de vie, nos systèmes immunitaires sont affaiblis. La psychose ne devrait pas être focalisée sur la maladie de Lyme, mais sur nos modes de vie.

Quels sont les symptômes de la maladie ?

En cas d’infection, on distingue trois ou quatre phases dans l’apparition des symptômes :

  • Il y a l’apparition d’un érythème migrant, à savoir des plaques rougeâtres en forme de cercle qui apparaissent quelques jours après la morsure.
  • Ensuite, vous faites face à des symptômes grippaux, avec des maux de tête, des douleurs musculaires, des paralysies faciales, etc.
  • Puis vous subissez des fatigues chroniques.

Comment soigne-t-on la maladie ?

On soigne l’infection avec des antibiotiques. Si après deux ou trois semaines les symptômes disparaissent, alors il suffit de rester vigilant.

Si les symptômes persistent, c’est qu’il y a d’autres infections, d’autres virus qui jouent un rôle dans la persistance de la Borrelia.

Dans le cas d’une chronicité de la maladie, l’antibiotique s’avère être un échec total. Pour soigner la maladie de Lyme, il faut une approche qui prend en compte les quatre dimensions suivantes : la charge infectieuse, la charge toxique globale, l’alimentation et la santé des intestins.

Au-delà de l’infection, pour soigner la maladie, il faut se concentrer sur les 75% des aspects de Lyme. Nous sommes intoxiqués au quotidien via les pesticides, les métaux lourds ou encore via les différents additifs alimentaires que nous ingérons, sans parler de la pollution via les particules fines, etc.

C’est sur ce type de terrain propice que Lyme se développe. Il faut donc désintoxiquer le corps, réparer les cellules, rendre aux intestins leur étanchéité première en restaurant la flore intestinale. Le tout pour gérer la maladie, car on ne se débarrasse jamais de Lyme.

Quand vous êtes-vous rendue compte que vous étiez atteinte de la maladie de Lyme et comment la gérez-vous ?

En 2010, j’ai pu mettre un nom sur la maladie. J’ai pris des antibiotiques durant 22 mois. C’était bien pour agir dans l’urgence et avoir un impact sur les symptômes. J’ai développé des maladies auto-immunes, mes intestins se sont retrouvés affaiblis, avec une prolifération de levures et de moisissures. J’ai dû faire face à une insuffisance rénale qui n’était pas liée à Lyme et j’ai également été intoxiquée aux métaux lourds, dont l’arsenic.

Au niveau alimentaire, j’ai adopté un régime paléolithique, basé sur les recherches du docteur Natasha Campbell, neurologue et nutritionniste à Cambridge. Ce régime permet de ne pas nourrir les pathogènes, notamment en évitant les céréales, les féculents, le sucre, les fruits. Mais en privilégiant le poisson et d’autres protéines animales, les probiotiques, etc.

Aujourd’hui, comment allez-vous ?

Je vais bien. Je pratique du vélo et de la marche dans les bois, sans craindre les tiques.

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