Communiqué de presse : Un groupe de médecin de terrain met en place une stratégie préventive face au COVID-19 et demande l’intervention de l’État.
Comment sortir de la crise du COVID-19 : Confinement… ou prévention ?
En pleine deuxième vague du COVID-19, nous nous sommes penchés avec un groupe de médecins (COVID-19 Prevention Group) sur des solutions durables pour sortir de cette crise. Notre mot d’ordre : PRÉVENTION. À travers une lettre ouverte destinée au Gouvernement belge, nous proposons des solutions simples, peu coûteuses, accessibles et durables.
Les mesures exposées dans cette lettre ouverte sont préventives et visent à renforcer l’immunité globale des citoyens pour qu’ils puissent mieux résister à tout type d’infection. En effet, si les laboratoires annoncent de nouveaux vaccins qui permettront de créer des anticorps spécifiques contre le COVID-19, une stimulation globale de l’immunité est nécessaire pour se défendre contre d’autres souches du coronavirus et d’autres infections et virus. Par ailleurs, un renforcement de l’immunité peut augmenter l’efficacité d’un vaccin contre le COVID-19 en stimulant davantage la production d’anticorps en réaction au vaccin.
Les mesures suivantes ont été approuvées par 96 médecins et professionnels de la santé début novembre. Depuis lors, la situation sanitaire a évolué et des mesures de prévention ont été appliquées par certains pays européens. Par exemple, le Royaume-Uni prévoit de distribuer gratuitement de la vitamine D aux personnes vulnérables et recommande, tout comme un panel de médecins suisses, la prise de ce supplément au reste de sa population. En France, l’Académie nationale de médecine préconise la prise de vitamine D aux personnes infectées. Allons plus loin encore.
Enfin, une immunité renforcée de l’ensemble des Belges permettra de limiter ou d’éviter le confinement et ses conséquences économiques désastreuses. Les secteurs les plus touchés (Horeca, agence de voyages, culture et transport aérien) ont connu une baisse de leur chiffre d’affaires de 55 à plus de 85 % au deuxième trimestre 2020 par rapport à la même période en 2019 (economie.fgov.be, 24/11/2020). Ces secteurs ne survivraient pas à des cycles de confinement répétitifs.
Nous croyons fermement qu’une part de la lutte contre le COVID-19 réside dans la prévention. Ainsi, nous souhaitons guider les responsables de la santé vers les mesures détaillées ci-dessous.
Qui sommes-nous ?
Nous sommes un groupe de 96 signataires, composé de 55 médecins multidisciplinaires travaillant en première ligne et de terrain, orientés vers la médecine préventive et soutenus par 41 professionnels de la santé. Nous entendons nous exprimer dans le débat public afin d’inciter les autorités de la santé à développer une politique de prévention plus performante de COVID-19, d’où notre nom COVID-19 Prevention Group. Nous souhaitons encourager les citoyens à suivre cette politique de santé. Les mesures proposées sont simples et peu coûteuses et peuvent, d’après nous, considérablement diminuer l’impact tant médical qu’économique du COVID-19.
5 mesures médicales préventives basées sur des études scientifiques et sur notre expérience.
Prendre un supplément de zinc (20 mg/jour). Le zinc protège d’un grand nombre de virus, mais aussi d’infections au Candida (champignons), aux parasites et bactéries, ce qui est particulièrement utile pour les patients atteints de COVID-19 qui présentent des surinfections bactériennes. Une étude espagnole a démontré qu’une carence en zinc pouvait mener à une forme plus grave de COVID-19, voire au décès du patient.
Prendre un supplément de vitamine D3 (2000 UI/jour). Une carence en vitamine D3 augmente le risque d’infections diverses, surtout respiratoires et de maladies rendant le patient infecté plus vulnérable à une forme grave de COVID-19. Une étude récente a d’ailleurs montré que les patients hospitalisés pour COVID-19 supplémentés en vitamine D3 n’étaient, en général, pas transférés en soin intensif et survivaient.
Les doses de zinc et vitamine D3 proposées sont efficaces tant pour prévenir que pour traiter une infection virale comme le COVID-19, sans risque d’effets secondaires notables.
Suivre un régime alimentaire plus sain. La consommation de 400 g par jour de fruits et légumes, ainsi que de viandes et de poisson frais ainsi que la réduction de « junk food » permettrait aussi de réduire les risques d’infection et d’inflammation. Rappelons que les patients atteints du COVID-19 souffrent d’inflammation.
Humidifier l’intérieur. Un taux d’humidité de 50 % à l’intérieur permet de faire disparaitre rapidement toute trace virus, comme l’a prouvé une étude menée sur le virus de l’épidémie de SARS (de 2002 à 2004). Lorsque l’air est trop sec, le virus survit mieux et les muqueuses des voies respiratoires se dessèchent et s’amincissent, ce qui permet au virus de pénétrer facilement. L’utilisation d’humidificateurs s’impose.
Porter des masques lors de contact avec des personnes de l’extérieur. La distance sociale de 1m50 n’est efficace pour éviter l’infection que si l’on porte un masque. Sans masque, un virus peut se propager dans l’air bien plus loin que 1,5 m en cas de toux ou d’éternuement. Le port du masque protège tant la personne qui le porte que les autres d’une transmission du virus. Cette mesure est déjà d’application, mais s’ajoute en complémentarité des quatre propositions précédentes.
Faible coût : 33 cents par jour et par personne
La prise de suppléments de zinc et de vitamine D3 revient à environ 33 cents par jour et 10 euros par mois, et ce par personne, soit un coût approximatif d’un peu plus d’un demi-milliard d’euros pour un traitement de six mois de l’ensemble de la population.
Aux ministres de la Santé et à tous les citoyens
La prévention médicale étant du domaine des ministres de la Santé régionaux et communautaires, nous les appelons à évaluer le remboursement de ces suppléments par la sécurité sociale, de sorte que les plus défavorisés puissent en bénéficier. Nous proposons à tous les citoyens qui le peuvent de suivre ces mesures durant les prochains 6 à 12 mois. Les enfants nécessitent des doses 2 à 5 fois moindres, selon l’âge et le poids.
Prendre les devants
Nous proposons à la Belgique d’être à la pointe de la lutte contre le COVID-19 en optimisant la prévention à l’échelle de l’ensemble des citoyens, ce qui nous permettra, sur le long terme, de ne devoir isoler que les sujets à risque et de permettre de garder les entreprises ouvertes.
La protection que peuvent apporter le zinc ou la vitamine D contre le virus n’est pas totale ni infaillible. Néanmoins, leur potentiel protecteur est suffisamment important et documenté pour justifier leur prise comme supplément contre le COVID-19.
Dr Thierry Hertoghe (médecin généraliste) Et le COVID-19 Prevention Group | Dre Sabine Vranken (santé publique) |