En raison d’études trop courtes et biaisées, le cholestérol a mauvaise presse depuis 50 ans. Il faut dire que l’industrie pharmaceutique veille au grain, avec son gigantesque lobby des statines. Cette haine hystérique du gras envahit la scène médiatique moderne d’autant plus facilement que, pour le commun des mortels, on devient gros parce qu’on mange gras…
Cet ostracisme scientifiquement absurde entraîne bien des catastrophes, en particulier la mode dévastatrice du « light » qui vise à remplacer les graisses par des sucres, seule manière de préserver le goût des produits en question. La plupart des gens tombent dans le piège de ce marketing éhonté conduisant à la consommation de produits archi-sucrés, beaucoup plus nocifs pour la santé que les aliments originels taxés à tort de trop gras.
Cette abominable dérive, véritable fléau de l’alimentation moderne, explique pourquoi je vois une majorité de patients cherchant à maigrir qui souffrent de profonds déficits en acides gras insaturés, pourtant indispensables aux propriétés d’absorption de la muqueuse intestinale. Sans surprise, obsédés par le péril gras, ils manquent de tout : omégas 9 (huile d’olive et huile d’avocat), omégas 6 (huile de chanvre et huile de colza), omégas 3 (huile de lin et à nouveau huile de chanvre). Ces malheureux sont, hélas, désespérément secs !
Le pire est que je rencontre très souvent une grande résistance à la consommation de ces huiles végétales parce que les gens croient qu’ils vont grossir… quelle erreur tragique! Pour m’en sortir, je leur explique qu’il ne s’agit pas là d’essence (pour leur réservoir) risquant de les alourdir, mais bien d’huile de moteur. Si le moteur ne manque plus d’huile, il va tourner plus vite et brûler davantage d’essence, donc consommer davantage de calories. Ces huiles feront maigrir ceux qui en manquent, c’est la force de la lubrification!
L’idéal consiste à soumettre le patient à un test sanguin pour déterminer le profil des acides gras, moyen infaillible pour personnaliser les conseils nutritionnels et micronutritionnels. Si on ne peut se le permettre ou en attendant de le réaliser, il faudra toujours veiller à équilibrer les trois familles : omégas 3, 6 & 9 jouent tous des rôles indispensables, sans oublier les acides gras saturés et le cholestérol (sans excès) en incontournable toile de fond.
Pour y parvenir, je recommande de mélanger deux huiles aux vertus exceptionnelles, exceptionnellement profitables à notre santé : l’huile d’olive (omégas 9) et l’huile de chanvre (omégas 6 & omégas 3). En ce qui concerne ces deux dernières familles, seule l’huile de chanvre apporte le rapport harmonieux compatible avec les besoins humains, à savoir trois fois plus d’omégas 6 que d’omégas 3. L’huile de lin contient trop d’omégas 3 par rapport aux omégas 6, pour le long terme, et l’huile de colza n’en contient pas assez.
Il ne faut pas avoir peur de l’huile de chanvre, qui en effet n’est autre que du cannabis, parce qu’elle provient de variétés dénuées du fameux tétrahydrocannabinol ou THC responsable des effets psychotropes. Surtout ne jamais l’utiliser pour la cuisson! Une fois la bouteille ouverte, il faut la conserver au frigo. On la consomme donc crue, ce qui ne veut pas nécessairement dire froide. L’huile de chanvre peut être ajoutée à une grosse soupe, mais après cuisson, ou versée sur des légumes chauds. Tout ceci constitue autant de bonnes raisons pour en consommer au moins une à deux cuillères à soupe quotidiennes.
Ce cocktail d’huiles fera le bonheur de la muqueuse intestinale dont la lubrification conditionne tout le processus de l’absorption des nutriments. « On est ce que l’on mange » dit-on : oui, si on parvient à l’absorber correctement et seulement dans ce cas! La sécheresse de cette muqueuse digestive entraîne des conséquences dramatiques pour tout l’organisme : mauvaise absorption, voire fragilisation de la fonction de barrière intestinale.