Si vous avez plus de 45 ans, il y a fort à parier que la prise de ces compléments puisse vous aider à vieillir en bonne santé. En effet, la malabsorption des macronutriments et des micronutriments liée à l’âge est un problème bien connu en gériatrie1. Même si l’on entend souvent que la complémentation ne doit pas remplacer une alimentation saine, sachez que la carence pour les 3 compléments sélectionnés ci-dessous concerne presque tout le monde. Mais sous quelle forme les prendre ? En effet, la plupart d’entre eux sont en vente libre, mais les mauvais choix peuvent être synonymes de perte d’argent voire d’effets néfastes pour votre organisme. Le choix des 3 nutriments magnésium, vitamine D et acides gras omega-3 fait forcément l’impasse sur d’autres micronutriments importants. En particulier le zinc (carence fréquente observée par les analyses), la vitamine A (on ne prescrit plus d’huile de foie de morue) ou le coenzyme Q10, carburant essentiel des mitochondries, dont les taux baissent avec l’âge (et plus encore si vous êtes sous statines pour faire baisser votre cholestérol).
Saviez-vous qu’une correction alimentaire et une supplémentation adaptée peut intervenir efficacement sur les processus dégénératifs tels que l’arthrose ou que certains torticolis à répétition trouvent leurs causes dans des carences en micronutriments2?
Le magnésium : oui, mais lequel ?
La carence en magnésium touche 80 % de la population. Dans les pays chauds et chez les sportifs (perte par transpiration), la carence est proche de 100%. Le magnésium entre dans plusieurs centaines de réactions enzymatiques (en tant que cofacteur) et son importance est capitale pour une bonne santé.
Les apports journaliers recommandés (AJR) se situent autour de 400 mg/jour mais restent très variables, selon l’activité physique, les traitements médicamenteux, l’anxiété et le stress …
Les sources alimentaires, souvent insuffisantes sont :
- Légumineuses (haricots, lentilles, pois chiches)
- Sarasin : une excellente source de magnésium
- Noix et graines (amandes, noix de cajou, noisettes, graines de lin)
- Produits laitiers
- Poissons
- Pain complet, quinoa, riz brun, avoin
- Viandes maigres
Zoom sur le calcium
Le calcium prescrit chez la plupart des patients âgés ne traite que l’ostéomalacie (ramollissement des os dû à une mauvaise minéralisation. Or, plus on vieillit, plus les vaisseaux, tendons, ligaments se calcifient. Afin d’éviter cette calcification des ligaments, de l’aorte…il faut donner du magnésium (Source : CERDEN).
Ce que le magnésium peut faire pour vous :
- il est nécessaire au bon fonctionnement des muscles (relaxation musculaire), des nerfs ;
- il régularise le rythme cardiaque (avec le potassium);
- il soutient le système immunitaire ;
- il est garant d’une bonne santé osseuse ;
- il aide à réguler le niveau de glucose sanguin ;
- il favorise une pression sanguine normale ;
- il intervient dans la synthèse des protéines et le métabolisme énergétique ;
- il joue un rôle dans la synthèse des neurotransmetteurs et la modulation de leur activité;
- il réduit le stress en empêchant la montée du cortisol. A ce titre, la prise de magnésium le soir permet de faciliter le sommeil. En effet, la « montée » de la mélatonine en soirée implique la baisse du cortisol (rythme nycthéméral).
Le dosage du magnésium au laboratoire (magnésium sérique) est de peu d’intérêt. Le dosage du magnésium intra-érythrocytaire (dans les globules rouges) serait un peu plus fiable, mais doit être réalisée rapidement après le prélèvement. C’est en tous cas le dosage effectué en médecine fonctionnelle (valeur optimale : 5.2 mg/dl) La sous traitance auprès d’un laboratoire de métropole telle que pratiquée en Polynésie rend malheureusement l’analyse inutile : il faut donc se fier aux signes cliniques. Dans l’avant-propos de la nouvelle édition du Régime Anti-âge, le docteur Stéphane Résimont expose le cas à peine croyable d’un patient français venu le voir en Belgique pour des précordialgies (douleurs violentes dans la poitrine) dont il n’arrivait pas à sortir, malgré la prescription de certains examens par un cardiologue (coronarographie). L’interrogatoire du patient a vite permis de dépister une carence en magnésium et en potassium. Le bilan de cette histoire est un aller-retour Grenoble Bruxelles pour… une déficience en magnésium.
Attention : toutes les formes de magnésium ne se valent pas au niveau de l’absorption, et ont des indications parfois différentes ! A vous de trouver la forme qui vous convient.
Suivez le guide de formes à suivre…ou à fuir !
Magnésium Citrate :
C’est sans aucun doute ma préférée, car non seulement elle est très bien absorbée, mais elle permet de rééquilibrer l’équilibre acido-basique, de prévenir les maux de tête, la constipation et les crampes nocturnes. Cette forme, combinée au citrate de potassium, se trouve dans la poudre Formule Alcalinisante® (Nutritech Tahiti Sarl). Les propriétés alcalinisantes des citrates (métabolisés en bicarbonates par le foie) la rendent très intéressante en particulier pour les sportifs qui consomment beaucoup de protéines, ce régime étant acidifiant.3,4 Peut s’avérer laxative à partir d’une certaine dose.
Magnésium glycinate (ou biglycinate, chélaté) :
Très bien absorbée également par le tube digestif. Le magnésium est ici combiné à un acide aminé, la glycine. On peut le trouver en vrac (poudre) sur internet, ce type de conditionnement permet d’éviter tout excipient ou gélule.
Cette forme est :
- Calmante
- Anti-inflammatoire
- Anxiolytique
- Sédative
- Améliore la glycémie
Elle est sans effet notable sur le transit intestinal.
Magnésium oxyde : absorption décevante, magnésium chlorure : autres indications,
aspartate de magnésium : à éviter
On trouve en pharmacie, du magnésium « marin ». Derrière cette appellation flatteuse et commerciale se cachent des sels d’oxyde et de chlorure peu intéressants. Les premiers (oxyde) sont mal absorbés. Quant au chlorure de magnésium (sel de Nigari), il est acidifiant pour l’organisme mais peut être utilisé ponctuellement pour traiter une constipation opiniâtre ou dans le cadre d’infections virales ou bactériennes. Ses propriétés antiseptiques sont probablement liées à sa capacité à induire un environnement acide5. Le chlorure de magnésium est plus adapté à une utilisation topique (sur la peau) sous la forme d’huile de la mer Zechstein.
Enfin, une spécialité bien connue (MagneB6®) contient de l’acide lactique pouvant favoriser l’anxiété.
L’aspartate est un neuroexcitateur comme le glutamate : cette forme est à éviter
Magnésium glycérophosphate :
Bonne biodisponibilité, peu ou pas laxatif MAIS source de phosphore et acidifiant.
Magnésium malate :
Bonne absorption. Idéal pour la fibromyalgie et pour aider à la détoxification en métaux lourds (propriétés chélatrices vis-à-vis de l’aluminium et du cadmium)6.
Magnésium orotate :
bonne absorption également, connu pour assurer une protection vis-à-vis du myocarde, mais coût assez élevé7.
Magnésium thréonate et acétyl taurinate (ATA Mg®) :
Ce sont les meilleures formes pour le cerveau, car elles passent aisément la barrière hémato-encéphalique et activent les récepteurs au niveau de l’hippocampe, améliorant la plasticité synaptique8. Conseillée entre autres pour les enfants hyperkinétiques TDA(H). La forme acétyl taurinate se trouve, associée au citrate, dans CogniMag® (Nutritech Tahiti).
Associations permettant d’améliorer l’absorption du magnésium :
Vitamine B6, taurine, arginine.
Autres formes à éviter : carbonate, sulfate de magnésium (sel d’Epsom) sauf en usage ponctuel pour améliorer la vidange gastrique. Le sulfate de magnésium a cependant un atout peu connu du grand public : son usage par nébulisation chez les patients admis aux urgences pour crise d’asthme sévère voient une rapide amélioration de leur saturation en oxygène et peuvent rentrer plus rapidement chez eux9.
Vitamine D (…et K2 !)
Cette « vitamine » issue du cholestérol est en réalité une préhormone stéroïde. Vitamine ou préhormone, c’est en tous cas un des micronutriments les plus étudiés. Les apports alimentaires sont faibles (poissons gras, œufs) car elle est pour l’essentiel produite par l’exposition au soleil. Les besoins sont d’autant plus élevés que la carnation est élevée (peau mate), que la personne est âgée ou en surpoids.
Les AJR en France sont ridiculement bas (600 UI/jour) et ne tiennent pas compte de évidences scientifiques récentes.
Les « valeurs fréquentes » de laboratoire sont de 30 à 100 ng/ml, mais on vise des taux santé situés entre 60 et 80 ng/ml en médecine fonctionnelle. Autant le dire tout de suite, il est impossible, même à Tahiti, d’obtenir ces taux sanguins naturellement à moins d’effectuer un travail en extérieur ou d’être un champion de surf.
NE CROYEZ PAS QUE LE FAIT DE VIVRE À TAHITI VOUS ASSURE UN TAUX OPTIMAL DE VITAMINE D.
En effet, mon expérience de laboratoire à Papeete montre régulièrement des taux en dessous de 30 ng/ml, en particulier chez les personnes âgées ou en surpoids. Les déficiences en vitamine D ont déjà été observées dans des régions du monde pourtant proche de l’équateur10,1112 Des écarts inter-individuels importants sont notés également dans la capacité du corps à absorber la vitamine D : cela justifie un dosage sanguin annuel. La toxicité par surdosage, quasi impossible à atteindre si l’on reste en dessous des 10 000 UI par jour, se situe à partir de 150 ng/ml13.
Laisser partir un patient avec un taux en vitamine D inférieur à 30 ng/ml relève de la non-assistance à personne en danger au regard des pathologies dont la fréquence observée est inversement proportionnelle au taux sanguin de vitamine D.
Quels avantages apportent la supplémentation ?
Si vous passez de l’état de carence (moins de 10 ng de vitamine D par ml de sang) à l’état optimal entre 50 et 80 ng/ml vous abaissez votre risque de :
✓ 50 % d’infarctus
✓ 80 % de sclérose en plaques
✓ 83 % de grippe
✓ 50 % de fracture et d’ostéoporose
✓ 71 % de diabète de type1
✓ 83% de cancer du sein et prostate
✓ 80 % de cancer du côlon
✓ 50 % de leucémie
✓ 65 à 75 % de cancer du pancréas, de la vessie et du rein
✓ 63 % d’asthme
Vitamine D et Covid 19 :
Dès le début de l’épidémie de SARS COV-2, les médecins pratiquant la médecine fonctionnelle et nutritionnelle ont conseillé la supplémentation en vitamine D pour éviter les formes graves de la maladie, associée notamment à du zinc, ce dernier jouant un rôle clef dans la lutte contre le virus. Les premiers symptômes pathognomoniques (spécifiques) de la maladie reportés faisaient état de troubles du goût et de l’odorat. Bien que rencontrés dans d’autres infections virales, notamment la dengue, ces troubles du goût ont mis en évidence le rôle prépondérant du zinc (dont la déficience produit les mêmes symptômes) dans la lutte contre l’infection. Peu entendues au début de l’année 2020, ces recommandations micronutritionnelles ont été rapidement suivies d’études d’observation, toutes concordantes, mettant en évidence la relation entre la déficience en vitamine D et les formes graves de la maladie COVID-19. Courant mai 2020, l’Académie de Médecine finit par reconnaître, dans un communiqué, le rôle prépondérant de la vitamine D en le qualifiant prudemment d’« adjuvant possible » au traitement de la Covid-1914.
Une vaste étude menée en Indonésie a examiné l’évolution de la maladie et le statut en vitamine D chez 780 personnes infectées par le SRAS-CoV-215.
Il y avait un risque considérablement accru de décès chez les patients carencés en vitamine D.
87,8% des patients entrant dans l’étude avaient une carence en vitamine D (75-50 nmol / l). 52 % des patients avec COVID grave arrivant l’hôpital présentaient une carence en vitamine D (<50 nmol / l) et sont décédés de la maladie Covid-19, contre seulement 4,1 % des patients ayant des taux optimaux de vitamine D (> 75 nmol/l). |
Le risque d’issue fatale était 19 fois plus élevé en cas de carence en vitamine D par rapport au groupe ayant des niveaux normaux en vitamine D.
D’autre part, la vitamine D peut réguler et supprimer la réponse inflammatoire aux virus respiratoires. La tempête de cytokines, qui peut entraîner des évolutions sévères du Covid-19 avec un syndrome de détresse respiratoire aiguë et par conséquent la mort, pourrait être évitée par des niveaux suffisants de vitamine D16. De plus, l’association de la vitamine D avec la vitamine K2 ainsi qu’avec les vitamines A et E est un quatuor logique, car l’infection augmente considérablement leur besoin17.
Pour limiter les risques d’ostéoporose, le plus judicieux est de coupler la vitamine D avec la vitamine K2. La vitamine K2 active l’ostéocalcine sous la forme gamma carboxylée afin de maintenir le calcium dans les os. Les sources alimentaires de vitamine K2 sont les légumes à feuilles vertes (pissenlit en tête). Il existe un aliment fermenté (le natto, soja fermenté) très consommé au Japon dont la richesse en vitamine K est associée positivement à la densité osseuse18,19.
Paradoxe calcique
On ne peut pas parler de minéraux alcalins comme le magnésium, d’ostéoporose et de vitamine D sans évoquer le paradoxe du calcium. En effet, les populations des pays occidentaux souffrent de carences en calcium d’un côté et de calculs rénaux d’un autre côté. Plus surprenant encore, les pays nordiques où l’apport en calcium est le plus élevé (sous la forme de produits laitiers principalement) sont également ceux où l’on enregistre le plus de fractures de la hanche et d’ostéoporose. Les apports élevés en calcium sont même corrélés avec une augmentation du risque cardiovasculaire. Comment tout cela est-il possible ?
C’est comme si le calcium n’allait pas là où il devrait aller : il se dépose dans les artères au lieu de rester fixé dans les os. Tout cela tient en grande partie à la diète occidentale acidifiante (indice PRAL élevé des aliments) car déficiente en citrates (de potassium, calcium, magnésium). Cette acidose chronique, facile à détecter par une mesure du pH urinaire, favorise l’inflammation cellulaire, le cortisol, la tension artérielle, la résistance à l’insuline, la génèse du cancer, et force l’organisme à s’adapter…en puisant dans ses réserves de calcium situés dans les os. Cette acidose est également potentialisée par la diminution de la fonction rénale avec l’âge. Le problème du calcium issu des produits laitiers est qu’il est lié aux phosphates acidifiants, a contrario du calcium des légumes et des fruits, qui lui, est associé, sous forme de citrates, au magnésium et au potassium. Avec l’âge, l’absorption du calcium se fait plus difficile1, et l’organisme compense cette carence via la parathormone (qui régule les taux de calcium dans le sang), les vitamines D et K2 (si les apports sont suffisants…) et la détérioration osseuse. On comprend donc les problèmes d’ostéoporose rencontrés sur le long terme, mais aussi pourquoi la supplémentation en calcium sans vitamine D et K peut faire plus de mal que de bien, le calcium étant mal absorbé au niveau tissulaire et contraint de rester dans la circulation sanguine, ou dans les reins… sous forme de calculs20,21. Bien qu’ayant peu d’influence sur la coagulation (contrairement à la vitamine K1), il est prudent de ne pas prendre de la vitamine K2 sans avis médical si vous êtes sous anti-coagulants.
INFO PRATIQUE : COMMENT SE SUPPLEMENTER ?
Nous vous conseillons les formes huileuses associant la vitamine D à la vitamine K2 (en général 20-25 mcg de K2 pour 1000 UI de vitamine D). La prise quotidienne de vitamine D est de loin la meilleure option, en tous cas la plus physiologique, par rapport aux ampoules (fortement dosées) que votre médecin peut vous prescrire pour plusieurs semaines. Vous pouvez commencer par 100 UI de vitamine D par kg de poids du corps sachant qu’il y a d’importantes variations individuelles dans l’absorption et qu’il faudra contrôler votre taux sanguin par un dosage de laboratoire au bout d’un à deux mois.
- Elle est aggravée par la prise d’IPP, les inhibiteurs de la pompe à proton, prescrits fréquemment pour lutter contre le reflux gastro-oesophagien11.
ACIDES GRAS OMEGA 3 (ALA, EPA , DHA)
Ce sont des acides gras essentiels que le corps est incapable de produire par lui-même. Les acides gras omega 3 sont la pierre angulaire du régime méditerranéen. Ils ont été particulièrement étudiés par le Dr Michel de Lorgeril, cardiologue, un des premiers lanceurs d’alerte concernant les dangers liés à la surprescription des statines dans le cadre de l’hypercholestérolémie. L’alimentation occidentale est très déficiente en acides gras omega 3 : la faute notamment aux animaux d’élevage nourris aux céréales, que nous consommons régulièrement. Le ratio des acides gras oméga-6/oméga-3 est actuellement de 20/1 alors qu’il était de 1/1 à l’ère paléolithique. On estime qu’il faudrait viser un ratio de 4/1. En Polynésie la consommation d’acides gras omega 3 est plus importante qu’en Europe mais on se heurte au problème des métaux lourds présents dans les poissons du large et qui entravent, entre autres, la fonction thyroïdienne (voir lettre Thyroïde N°2). En effet, les (rares) études faites localement par l’Institut Louis Malardé en collaboration avec l’université de Laval ont montré de fortes concentrations en métaux lourds dans le sang ombilical, modérés cependant par de bons apports en sélénium22,23 .
Pourquoi c’est important ?
On regarde toujours le ratio entre les acides gras car c’est la même enzyme qui les métabolise. L’excès d’omega 6 favorise l’inflammation, les risques de cancer ; d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral (AVC). Un bon taux d’acides gras omega 3 permet au contraire d’optimiser la fluidité membranaire au niveau de la cellule, facilitant les échanges et la signalisation hormonale.
Comment savoir si les apports sont suffisants ?
On regarde toujours le ratio entre les acides gras car c’est la même enzyme qui les métabolise. L’excès d’omega 6 favorise l’inflammation, les risques de cancer ; d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral (AVC). Un bon taux d’acides gras omega 3 permet au contraire d’optimiser la fluidité membranaire au niveau de la cellule, facilitant les échanges et la signalisation hormonale.
Au niveau alimentaire, on va privilégier les petits poissons gras aux gros poissons du large trop chargés en methyl mercure, les graines de lin riches en ALA, l’huile de colza, de caméline…Cependant, un déficit en enzyme delta 6 désaturase limitera la conversion des acides gras végétaux en acides gras EPA/DHA (visible sur le rapport LN, voir analyses de laboratoire).
En médecine fonctionnelle on fait pratiquer un profil des acides gras érythrocytaires en laboratoire spécialisé. Ce profil des acides gras est indiqué entre autres dans les cas suivants :
- Evaluation des habitudes alimentaires
- Evaluation du risque cardiovasculaire
- Troubles cognitifs, dépression
- Sportifs avec tendinites et blessures à répétition
- Troubles de la fertilité
- Rhumatismes et troubles inflammatoires
- Grossesse et allaitement
- Syndrome prémenstruel
- Eczéma, sécheresse cutanée
On y trouve les valeurs usuelles pour chaque acide gras sachant que l’index optimal des omega 3 se trouvent autour de 8 à 10 %. Un manque d’acides gras omega 3 provoque une rigidité cellulaire :
Quels sont les 5 signes cliniques de déficience en acides gras omega 3 ?
- Sécheresse oculaire. C’est une des causes fréquentes, on peut citer également la déficience en hormones sexuelles et en certaines vitamines du groupe B24–26.Il existe des spécialités contenant des omega 3.6.7, 9, huile d’argousier (Hydromega® en pharmacie)
- Prise de poids. Quelques études, dont une (faite sur une population caucasienne) suggère que la consommation d’acides gras oméga 3 semble atténuer la prise de poids chez les personnes génétiquement prédisposées27–29
- Dépression. Il y a quelques années, un ami a fait une dépression. En plus de mon soutien moral ( connaissant son régime alimentaire ), je lui ai offert un gros flacon d’oméga 3 EPA/DHA. A noter que la dépression post natale trouve aussi sa source en une déficience en acides gras oméga 3 utilisés massivement par l’organisme maternel pour la construction du système nerveux central du bébé à naître30–32.
- Sécheresse et irritation de la peau33,34
- Cheveux secs, cassants35
Le profil détaille les 5 familles d’acide gras :
- Acides gras saturés (myristique/lait, palmitique) considérés athérogènes en excès
- Acides gras mono-insaturés omega 7 ou 9 (palmitoléïque) : sensibilisation des récepteurs à l’insuline, oléique (fluidifiant de membrane, energie mitochondriale)
- Acides gras mono-insaturés TRANS omega 7 ou 9
- Acides gras polyinsaturés omega 6 linoléique (essentiel) anti-inflammatoire anti-agrégant plaquettaire, myorelaxant, Acide arachidonique (viande) pro-inflammatoire, pro-agrégant…
- Acides gras poly-insaturés omega 3 (anti-inflammatoires, cardioprotecteurs) EPA, DHA
Ci-dessous un profil d’acides gras montrant un excès d’acide myristique (produits laitiers – acides gras saturés animaux), un excès d’acide arachidonique associé à une inflammation chronique rapport AAEPA élevé (viande+++), un manque d’acides gras omega 3 EPA/DH confirmé par l’index d’omega 3 trop bas à 67.
Cette analyse pratiquée en laboratoire spécialisé (Laboratoires Barbier ou Synlab en France) coûte environ 70 euros.
L’index oméga 3
Base sur la teneur en acides gras EPA et DHA dans les globules rouges du sang et exprime en pourcentage, c’est l’un des marqueurs les plus fins du risque de mort subite par arythmie cardiaque, de l’augmentation du risque cardiovasculaire et d’AVC, des maladies neurodégénératives cérébrales (Alzheimer, Parkinson), du risque de depression par blocage des neuromédiateurs.
Une fois encore, cet index est bien plus fiable que le classique bilan
d’exploration lipidique incluant le dosage des triglycérides, du cholestérol et
de ses fractions HDL et LDL.
Rapport AA/EPA
C’est le rapport entre l’acide arachidonique (omega 6 pro-inflammatoire) et l’acide gras omega 3 EPA (eicosapentaenoique). Lorsque ce rapport est élevé, il témoigne d’une inflammation a minima (confirmée éventuellement par la CRP ultrasensible) qui rentrera spontanément dans la norme par la supplémentation en omega 3.
Rapport LN (pré-oméga 6)/ DGLA (oméga 6)
Ce rapport permet de mettre en evidence une insuffisance fonctionnelle
de la delta 6 desaturase liee a :
- Une carence en Mg, zinc, vitamine B6, omega 3 et 6 ;
- Une hypothyroïdie ou maladie du foie ;
- Un stress mal contrôlé ;
- Hyperinsulinisme, diabète, virus, excès de graisses trans ou d’acide arachidonique
(gras de la viande) ; - Age avance ;
Dans ce cas de figure, les patients ne parviennent pas a transformer les oméga 3 végétaux en oméga 3 ≪ animaux ≫ utilisables par le corps humain et donc une supplémentation par des huiles oméga 3 : lin, colza, cameline… sera inefficace (Source : Pleine Santé, Résimont/Andreu).
PRATIQUE : Quels compléments d’acides gras omega 3 ?
Pour les acides gras oméga 3, regardez toujours la teneur en acides gras EPA/ DHA, car il convient d’avoir au moins 1gr par jour, et assurez-vous qu’ils sont contrôlés pour leur teneur en métaux lourds par l’IFOS. Si vous pouvez obtenir l’indice d’oxydation « TOTOX » c’est encore mieux ! Sachez qu’il existe plusieurs sortes d’acides gras omega 3 sur le marché, les moins chers étant les esters (mais ce ne sont pas les mieux absorbés)14. Nous vous conseillons plutôt les triglycérides ou phospholipides. L’huile de krill et de Calanus sont des bonnes options.
Mon expérience :
Si les acides gras EPA et DHA sont importants, l’acide gras ALA (acide linolénique) l’est également dans la prévention cardiovasculaire (voir les vidéos et écrits du Dr Michel de Lorgeril). Ce sont des acides gras « essentiels » non synthétisés par l’organisme, apportés notamment par l’huile de chia, lin, périlla. Tous les matins, je mixe une cuillère à café de graines de lin dans un moulin à café et les mélange à des flocons de sarrasin. En effet, les lignanes contenus dans l’huile de lin assurent également une bonne protection contre les cancers du sein et de la prostate, en tant que modulateurs de œstrogènes36,37.
QUESTION FREQUENTE
« Est-il possible de faire ces analyses de médecine fonctionnelle en Polynésie ? »
Oui.
Jusqu’à présent, les laboratoires de Tahiti sous-traitent les analyses non effectuées localement auprès du laboratoire Cerba en métropole. Ce laboratoire dispose d’un catalogue de plus de 1300 analyses, mais n’est cependant pas spécialisé en médecine fonctionnelle. Il reste possible, via leur plateforme Biologistics, de faire envoyer vos analyses à d’autres adresses en métropole, comme les laboratoires Barbier à Metz ou Synlab (multisite). Un laboratoire de Papeete, que je ne peux nommer mais que vous trouverez facilement, a démarré cette année une collaboration de sous-traitance avec les laboratoires Barbier à Metz, permettant l’accès à certaines analyses non pratiquées jusqu’à présent (profil des acides gras érythrocytaires, stress oxydant, DMI (dysbiose Mycose Intestinale), MOU (Métabolites Organites Urinaires…) . La prescription peut être faite par des médecins de métropole formés à la médecine fonctionnelle et qui suivent déjà quelques patients polynésiens en visioconférence. Je ne peux les nommer là non plus pour des raisons de déontologie mais vous pouvez toujours me contacter pour avoir plus d’informations. Ces analyses ont un coût assez élevé et ne sont pas remboursées pour la plupart d’entre elles. Mais certains de ces examens importants ne sont à réaliser qu’une seule fois dans la vie du patient, c’est le cas par exemple des analyses de génomique (DIO2 pour la thyroïde, APOE pour la maladie d’Alzheimer et le régime alimentaire à associer, etc.). La prévention a un coût non négligeable, mais reste plus rentable sur le long terme si l’on considère la prise en charge de pathologies lourdes comme le cancer ou le diabète, que la médecine fonctionnelle sait prévenir. Cette réflexion devrait être menée par les autorités de Santé du Pays, à la lumière du gouffre financier induit par la politique de soin menée actuellement.
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