Oméga-6, oméga-3 et dommages oxydatifs
Les acides gras polyinsaturés (AGPI : oméga-6 et 3) ont une grande susceptibilité à la lipoperoxydation (rancissement) dans l’organisme. La vitamine E, de par son caractère lipophile, peut protéger ces acides gras dans les lipoprotéines et les membranes cellulaires. L’évidence scientifique indique, chez l’humain et chez l’animal, qu’un besoin minimal de 4 à 5 mg par jour d’équivalent alpha-tocophérol est requis. Cependant avec une diète équilibrée avec 4% de l’apport énergétique sous forme d’acide linolénique (LA) et 1% sous forme d’acide alpha-linolénique (ALA) + les formes à longue chaîne (acide arachidonique ou AA + EPA et DHA) les besoins augmentent considérablement. Le besoin en vitamine E a été calculés et évalués à 0,4 à 0,6mg d’équivalent α-tocophéol par jour et par gramme de LA. Cela fait peu, mais il ne faut pas oublier les autres AGPI.
Supplémentation en EPA/DHA
Si une supplémentation en oméga-3 à longue chaîne est envisagée (capsules d’huile de poisson, d’algues ou de krill), le statut en vitamine E est critique. Si les apports en vitamine E sont insuffisants, il pourra en résulter un stress oxydant, lui-même pourvoyeur d’inflammation, ce qui est généralement le contraire du but recherché !
Comment augmenter ses apports et son statut en vitamine E ?
Il existe plusieurs solutions, mais il est importants d’apporter les différentes formes de la famille de la vitamine E : alpha, beta, gamma et delta. L’apport exclusif d’alpha-tocophérol fait chuter les taux de gamma-tocophérol dans l’organisme. Si les tocotriénols sont présents c’est encore un plus. En conséquence les produits contenant du Tocomin® sont préférables aux autres : Gamma E + tocotriénols en capsules de Supersmart® ou Tocoprotect Dr Jacob’s® sous forme d’aliment fonctionnel (huile d’olive de Crète enrichie). Une autre astuce consiste à consommer régulièrement des graines de sésame (ou de la purée de sésame) pour l’apport en lignanes. Ces derniers économisent la vitamine E et améliore le statut de l’individu qui en consomme. C’est particulièrement surprenant car les lignanes du sésame permettent d’augmenter le statut en vitamine E au-delà des quantités contenues dans les graines (le lecteur pourra se référer à mon article « La graine de sésame : un sacré potentiel ! » dans le livre Conseils pratiques de nutrithérapie, battre en brèche les idées reçues, aux éditions Marco Pietteur).
Apport global en antioxydants
Prendre de la vitamine E c’est bien, mais il faut penser qu’une fois oxydée elle sera à son tour un radical libre ! La vitamine C permet de recycler le tocophéryl (radical libre) en tocophérol (forme réduite et active). La vitamine C pourra à son tour passer du statut oxydé à réduit en étant recyclée par les flavonoïdes des aliments ou le glutathion endogène. Pour les antioxydants il faut donc penser global ! Une diète riche en antioxydants, comme le modèle crétois, est donc requise. Si une complémentation en antioxydants est envisagée il faut garder la même idée et choisir un produit avec une grande variété d’antioxydants, hydrophiles et lipophiles, sous forme de vitamines, de caroténoïdes et de polyphénols, pour une action à large spectre. On peut notamment citer OxiDyn de Bionutrics®/Metagenics® ou Antioxydant Synergy de Supersmart®.
Référence
Raederstorff D, Wyss A, Calder PC, Weber P, Eggersdorfer M. Vitamine E function and requirements in relation to PUFA. Br J Nutr 2015 Aug 21:1-10.