La calcification du cartilage est impliquée dans l’arthrose
L’arthrose est une maladie articulaire invalidante caractérisée par des changements pathologiques dans le cartilage, les os, le ménisque (dans le genou) et la synovie, provoquant des douleurs articulaires et une perte de fonction (mobilité). La calcification du cartilage et du ménisque est aussi impliquée dans l’arthrose.
La vitamine K est un nutriment qui semble jouer un rôle dans l’arthrose. Dans les études épidémiologiques, une faible quantité de vitamine K circulante est associée à une plus grande prévalence de l’arthrose (main et genou) et à une plus grande progression de l’arthrose du genou1. Les études génétiques et des études de génomique fonctionnelle confirment aussi ces données.
La vitamine K est finalement un facteur de risque modifiable pour lutter contre l’arthrose.
L’activation de cette protéine protège le cartilage
La protéine matricielle Gla, ou MGP, est une protéine dite vitamine K dépendante. Elle empêche les calcifications dans les vaisseaux sanguins, d’où ses effets protecteurs sur le plan cardiovasculaire, mais inhibe aussi les calcifications au niveau des cartilages. Cependant, pour que la MGP puisse avoir de tels effets, elle doit être activée par la vitamine K.
Dans le cartilage arthrosique, la MGP est principalement non carboxylé, sous sa forme non activée, alors que dans le cartilage articulaire sain, la MGP est majoritairement carboxylée, c’est-à-dire activée et fonctionnelle2.
Les cristaux de calcium dans les articulations induisent la prolifération des synoviocytes et la libération de cytokines inflammatoires. Cette minéralisation entraîne une raideur et affaibli la fonction du cartilage en tant qu’amortisseur. Ainsi, la calcification articulaire pourrait initier et exacerber la progression de l’arthrose3.
La vitamine K, via l’activation de la MGP, pourrait être une solution. Pour rappel la MGP favorise la calcification dans l’os mais l’empêche ailleurs (y compris dans le cartilage).
Les anti-vitamines K augmentent l’arthrose
En cardiologie il existe plusieurs classes d’anticoagulants. Bien que moins utilisée de nos jours, la famille des anti-vitamines K, ou AVK, (comme la warfarine, la fluindione et l’acénocoumarol) pourrait poser problème. En effet les AVK sont associés à une incidence et à une progression accrues de l’arthrose !4,5 Une fois de plus cela montre l’importance de la vitamine K dans la protection contre l’arthrose, mais aussi l’effet délétère des médicaments qui la bloquent.
La vitamine K est anti-inflammatoire
Un autre bénéfice de la vitamine K est son effet anti-inflammatoire. Plusieurs études in vitro et animales ont montré que la vitamine K réduisait NF-kappaB, le « chef de guerre » de l’inflammation, avec comme conséquence une diminution de la production de cytokines pro-inflammatoires6. Ce point est important car l’inflammation synoviale fait progresser l’arthrose et il faut donc impérativement la juguler.
Optez pour une complémentation en K2 MK-7, la forme la plus performante
La vitamine K n’est pas unique. Il en existe de plusieurs sortes (structures et origines différentes).
La K1 est d’origine végétale, alors que la K2 est d’origine animale ou bactérienne (aliments fermentés ou via la flore intestinale). Il existe beaucoup de sous-types de vitamine K2, la MK-4 se trouvant dans les aliments d’origine animale, alors que les MK-6, 7, 8, 9 et 10 sont toutes d’origine bactérienne7.
Alors que la vitamine K1 agit surtout au niveau du foie pour la coagulation, la K2 travaille par des effets périphériques dans les autres organes et tissus.
Elle serait une aide précieuse pour améliorer la santé osseuse et éviter les calcifications (artères, tendons, reins).
Très longue durée d’action pour la K2 MK-7
Longue durée d’activité de la vitamine K2 MK-7
Fait intéressant : la K1 est absorbée à hauteur de 50% dans l’intestin, à seulement 10% pour la K2 MK-4, mais à 40% pour la K2 MK-7 ! De plus, la demi-vie d’élimination de la forme MK-7 est de 70 heures (soit de 3 jours !) contre seulement 3 heures pour la K1 et 1,5 heure pour la MK-4. Autant de raisons qui font que les compléments de K2 MK-7 sont idéaux, y compris pour maitriser l’inflammation.
Références
- Shea MK, Kritchevsky SB, Hsu FC, Nevitt M, Booth SL, Kwoh CK, McAlindon TE, Vermeer C, Drummen N, Harris TB, Womack C, Loeser RF; Health ABC Study. The association between vitamin K status and knee osteoarthritis features in older adults: the Health, Aging and Body Composition Study. Osteoarthritis Cartilage. 2015 Mar;23(3):370-8.
- Wallin R, Schurgers LJ, Loeser RF. Biosynthesis of the vitamin K-dependent matrix Gla protein (MGP) in chondrocytes: a fetuin-MGP protein complex is assembled in vesicles shed from normal but not from osteoarthritic chondrocytes. Osteoarthritis Cartilage. 2010 Aug;18(8):1096-103.
- Chin KY. The Relationship between Vitamin K and Osteoarthritis: A Review of Current Evidence. Nutrients. 2020 Apr 25;12(5):1208.
- Boer CG, Szilagyi I, Nguyen NL, Neogi T, Meulenbelt I, Ikram MA, Uitterlinden AG, Bierma-Zeinstra S, Stricker BH, van Meurs JB. Vitamin K antagonist anticoagulant usage is associated with increased incidence and progression of osteoarthritis. Ann Rheum Dis. 2021 May;80(5):598-604.
- Ballal P, Peloquin C, Boer CG, Neogi T. Warfarin use and risk of knee and hip replacements. Ann Rheum Dis. 2021 May;80(5):605-609.
- Harshman SG, Shea MK. The Role of Vitamin K in Chronic Aging Diseases: Inflammation, Cardiovascular Disease, and Osteoarthritis. Curr Nutr Rep. 2016 Jun;5(2):90-98. doi: 10.1007/s13668-016-0162-x.
- Vermeer C. Vitamin K: the effect on health beyond coagulation – an overview. Food Nutr Res. 2012;56.