Source : Sudinfo (publié le 05.08.2020)
« Plus 40 % de cas confirmés ces sept derniers jours », « +50 % », « +60 % »… Chaque jour, l’institut de santé publique Sciensano publie sous forme de pourcentage sur les sept derniers jours les chiffres de nouvelles contaminations en Belgique. Et chaque jour, ces pourcentages sont de plus en plus élevés. Face à cette manière de présenter les chiffres, de plus en plus de voix autorisées s’élèvent. Et parmi elles, celle de Bernard Rentier, l’ancien recteur de l’Université de Liège, qui est également virologue.
Pourquoi dénoncer cette manière de faire ?
« Ce n’est pas ce pourcentage-là qu’il faut donner, c’est le pourcentage de nouveaux cas par rapport aux nombres de tests effectués », explique le virologue. « C’est beaucoup plus logique. Plus on fait de tests, plus il y a de cas évidemment. Sciensano possède ces chiffres, il doit les donner, même s’il n’en a pas envie. Ce n’est pas normal. Tout le monde tremble mais qu’est-ce que ça représente réellement ? En chiffres absolus, qu’est-ce que 300 ou même 500 cas par jour à l’échelle de la Belgique par rapport à une grippe normale, même si celle-ci est plus mortelle ? Et en plus, ces cas concernent davantage de jeunes qui sont moins soumis à des complications. »
Si on change la manière de présenter les chiffres, cela signifie donc que nous ne sommes pas à +50 % ou +60 %, mais bien à moins d’1 % de cas, vu qu’on teste beaucoup plus qu’avant. « On a toujours su que le virus restait présent et qu’une fois qu’on allait déconfiner, il allait refaire surface », continue-t-il. « Mais il s’agit plutôt d’un rebond que d’une deuxième vague. »