AccueilActualitésAcidose – mythe ou vrai problème ? (partie 1/3)

Acidose – mythe ou vrai problème ? (partie 1/3)

L’importance du métabolisme acido-basique pour notre santé est très sous-estimée

En médecine naturelle, l’acidose joue un rôle important depuis Hippocrate déjà, mais elle est souvent mal présentée et mal comprise. La médecine traditionnelle ne connaît l’acidose que sous sa forme aigüe, dans le domaine de la médecine d’urgence. C’est seulement dans les dernières décennies que la science a commencé à analyser dans de nombreuses études les nombreuses répercussions de ce que l’on appelle acidose faible ou latente. 

Le thème métabolisme acido-basique est complexe et souvent illogique à première vue : on dit que la consommation d’aliments acides ou riches en acide lactique comme les citrons ou la choucroute est bonne pour la santé et a un effet alcalin ; la viande, le fromage et le fromage blanc aurait par contre un effet « acide » bien qu’ils n’aient pas du tout un goût acide. 

Cette incertitude fait que le métabolisme acido-basique est souvent traité négligemment. Pourtant les troubles de l’équilibre acido-basique et minéral ont de nombreuses répercussions sur notre santé. On peut citer des « problèmes esthétiques » comme des cheveux et des ongles cassants mais aussi des maladies graves comme l’ostéoporose, l’hypertension et l’insuffisance rénale. La bonne nouvelle c’est que nous pouvons tous faire quelque chose dans la vie de tous les jours pour soutenir notre métabolisme acido-basique et rétablir son équilibre.

Bons et mauvais acides

En effet, les fruits et légumes, comme leur goût le trahit dans bien des cas, contiennent beaucoup d’acides, par contre les aliments d’origine animale en contiennent peu. Mais les acides dits fixes, dont il s’agit en cas d’acidose, sont d’abord formés dans le corps à partir des constituants alimentaires.

L’effet des acides dans notre corps dépend surtout de leurs partenaires de liaison. Seuls certains acides posent problème, ce sont ceux qui sont composés de liaisons de sulfate, de chlorure et de  phosphate comme les acides sulfurique,  chlorhydrique et phosphorique.

Les acides anorganiques agressifs ne sont pas présents dans les aliments naturels. En quantité appropriée, ces acides aussi sont d’une importance vitale pour notre corps, mais en excès, ils peuvent être nocifs, car ils ne sont pas décomposés dans le corps mais doivent être éliminés par les reins.

Les acides organiques comme l’acide lactique (lactate), l’acide acétique (acétate) et l’acide citrique (citrate) ont un effet beaucoup plus doux, sont dégradés par l’organisme et expirés sous forme d’acide carbonique ; ils servent en outre de source d’énergie. 

Les aliments d’origine animale et les aliments transformés stimulent l’acidose

Le sulfate, le phosphate et le chlorure sont surtout assimilés à partir d’aliments d’origine animale et d’aliments très transformés, dont la consommation a considérablement augmenté. Le mode d’alimentation occidental moderne  contient une forte part de protéine animale présente dans la viande, la charcuterie, le poisson, le lait et les produits laitiers ainsi que les œufs et surchargent le corps en acides aminés soufrés qui sont dégradés en sulfate. En même temps, l’apport  de produits alcalinisants issus d’aliments végétaux naturels comme les citrates contenus dans les fruits et légumes, a beaucoup diminué.A partir de ceux-ci se forme dans le corps du bicarbonate à effet alcalinisant qui est un tampon important dans le sang et neutralise les acides provenant de la nourriture.

Comparé à la quantité de calories, notre alimentation fournit souvent peu de potassium, magnésium et calcium et nettement trop de sel (sodium). Parce que nous faisons moins d’exercice, notre besoin de calories a beaucoup diminué, mais pas notre besoin de vitamines et de minéraux qui reste très élevé parce que notre cerveau et notre système nerveux sont très sollicités à cause de notre mode de vie extrêmement rapide. Avec le stress et le manque d’exercice, l’alimentation moderne mène à un excès d’acides anorganiques dans le corps qui ne peuvent pas être métabolisés.

Perte de la fonction rénale due à l’acidose

Les acides anorganiques s’accumulent surtout quand l’âge avance, que la fonction rénale diminue et que les tampons naturels du corps travaillent moins bien. En outre, une alimentation riche en sel et en protéine, mais pauvre en potassium stimule la diminution de la fonction rénale. Chez la plupart des gens, la performance rénale diminue de moitié au cours de la vie, on en arrive même parfois à une insuffisance rénale. Ce problème est bien connu chez les mammifères qui sont des carnivores invétérés : c’est ainsi que l’insuffisance rénale est une des causes de décès principales chez les chats.

Les protéines abondamment présentes dans la viande et le fromage contiennent beaucoup d’azote que le corps élimine par les reins sous forme d’urée et d’ammoniac en cas de forte charge acide. L’ammoniac a un effet très basique mais aussi toxique et endommage à la longue non seulement les reins mais aussi d’autres tissus. Ces effets ne se font pas sentir pendant des mois et des années, mais seulement après des décennies. C’est pourquoi  beaucoup de gens ont du mal à faire le rapport.

Dans une alimentation à base de plantes typique pour l’homme pendant la plus grande partie de son évolution et partout dans le monde- sauf dans des situations extrêmes comme l’âge de glace ou dans les régions où vivent les Inuits, les composés alcalinisants de potassium servent de tampon naturel et de protection pour les reins.

Sandra Karl

A propos de l’auteure : Madame Sandra Karl a terminé son master en sciences de l’alimentation à l’université de Giessen en 2010. Son travail de fin d’études porte sur les effets santé des baies de sureau et sur l’allaitement. Son activité principale se situe dans le domaine de la promotion de la santé par une alimentation équilibrée et un mode de vie sain. Elle s’occupe aussi de médecine nutritionnelle, surtout en lien avec les maladies de civilisation telles l’hypertension, le diabète sucré ou l’obésité.

Docteur Ludwig Jacob
Docteur Ludwig Jacobhttps://drjacobs-shop.de/
Le docteur en médecine Ludwig Manfred Jacob (1971) a participé à la création du Dr. Jacobs Institut et est l’auteur de nombreux articles scientifiques au sujet de la santé comme de la 2e édition du livre allemand « Der Jacob’s Weg » paru en français sous le titre « La Nutrition Raisonnée selon le Dr Ludwig Jacob », formidable référence en nutrition, étayée par près de 1400 études scientifiques.

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