vendredi 21 janvier 2022 à 12:40 – sudradio.fr
Alors que Jean Castex a annoncé une levée des restrictions liées au Covid 19, la situation dans les hôpitaux est-elle en train de s’améliorer ? Le décryptage de Frédéric Adnet, chef du service des urgences de l’hôpital Avicenne.
Vers la sortie de cette pandémie de Covid 19 ? Jean Castex vient d’annoncer un prochain allègement des restrictions. Mais que constate-t-on dans les hôpitaux ?
« Les patients hospitalisés ont moins besoin d’oxygène »
Les hospitalisations grimpent mais avec moins de patients en réanimation ? « C’est exactement cela, confirme Frédéric Adnet, chef du service des urgences de l’hôpital Avicenne. Nous avons une pression de patients Covid toujours importante. Dans le pré-hospitalier, on observe depuis une semaine une baisse des appels de patients ayant le Covid. À cela s’ajoute une baisse réelle et constante des ambulances que l’on envoie à domicile pour ces patients Covid, et une relative baisse, moins importante, des patients accueillis aux urgences. »
« Concernant les hospitalisations, nous avons toujours une pression très importante, mais qui a changé de profil, détaille-t-il. Les patients hospitalisés ont moins besoin d’oxygène, vont moins en réanimation, avec une durée d’hospitalisation bien moins importante que ce que l’on avait observé avec le variant Delta. Enfin, en réanimation, on observe une légère baisse de ceux qui ont un covid sévère. »
Covid 19 : « Le virus est beaucoup moins invasif »
Va-t-on vers une immunité collective ? « Clairement, oui. On est entre 14 et 15 millions de contaminés en France, soit 20% de la population. On est face au virus le plus contagieux que l’on ait jamais vu. 20% de la population contaminée en quelques semaines, c’est vraiment un record. Si on ajoute à cela les gens vaccinés, on a une immunité collective. Mais va-t-elle être efficace ? Comme pour tous les coronavirus, elle est transitoire : au bout d’un moment, elle baisse. »
Qui est hospitalisé actuellement du fait de la Covid ? « Le profil en réanimation, ce sont le plus souvent des patients Delta, majoritairement non vaccinés ou avec une couverture vaccinale incomplète, et quelques uns immuno-déprimés, détaille ce chercheur à l’Inserm, expert en essais cliniques. Pour les patients hospitalisés, la part Omicron augmente de jour en jour, avec des symptômes évoluant moins vers l’étouffement, de pneumonie. On voit beaucoup, d’angines, de rhume, avec un virus qui reste au niveau de la gorge et des voies aériennes, et ne va pas envahir le poumon. On voit beaucoup moins de pertes de goût et d’odorat, ce qui est le signe que le virus est beaucoup moins invasif. »
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