20 janv. 2022, 12:09 – francais.rt.com
Le vaccin russe Spoutnik V générerait deux fois plus d’anticorps neutralisants que le vaccin Pfizer à ARN messager contre le variant Omicron. C’est la conclusion d’une nouvelle étude italo-russe réalisée en Italie par l’Institut Spallanzani.
Une nouvelle étude comparative réalisée en Italie et financée par le Fonds d’investissement direct russe (RDIF) — qui a financé le développement du premier vaccin russe contre le Covid — conclut à une plus grande efficacité du Spoutnik V contre Omicron que celle du vaccin Pfizer. C’est ce que rapporte le RDIF ce 20 janvier dans un communiqué de presse.
Menée par une équipe conjointe italo-russe de chercheurs représentant l’Institut Spallanzani (le principal institut de recherche italien sur les maladies infectieuses) et le Centre Gamaleïa (développeur du vaccin russe contre le coronavirus), l’étude conclut que deux doses de Spoutnik V engendreraient deux fois plus «d’anticorps neutralisant le variant Omicron par rapport à deux doses du vaccin Pfizer [2,1 fois plus élevés au total et 2,6 fois plus élevés trois mois après la vaccination]», comme l’explique le communiqué.Lire aussiMacron: «Vous n’êtes vaccinés avec les meilleurs vaccins au monde que parce que vous êtes européens»
Si les deux vaccins perdent de l’efficacité par rapport à la souche de référence de Wuhan contre laquelle ils ont été conçus, la perte d’activité neutralisante de Spoutnik V serait plus faible que celle du vaccin Pfizer : «Spoutnik V montre une réduction significativement plus faible (2,6 fois) de l’activité neutralisante du virus contre Omicron par rapport au variant de référence de Wuhan que le vaccin Pfizer (réduction de 8,1 fois pour Spoutnik V par rapport à une réduction de 21,4 fois pour le vaccin Pfizer)», rapporte ainsi l’étude.
«Spoutnik V développe un pool plus large d’anticorps contre différents épitopes contrairement au vaccin Pfizer, qui utilise la protéine de pointe sous une forme stabilisée à la proline dirigée principalement vers les épitopes spécifiques, qui ont été fortement affectés par les mutations du variant Omicron», affirme par ailleurs le communiqué, citant l’étude, pour expliquer cette différence d’efficacité.
Le texte rappelle au passage qu’un essai mené en Argentine a démontré que le vaccin à dose unique Spoutnik Light, utilisé en dose de rappel combiné avec des vaccins AstraZeneca, Sinopharm, Moderna ou Cansino, produisait une «réponse plus forte des anticorps et des lymphocytes T par rapport à un régime homologue [deux injections du même vaccin]». Publiée en décembre dernier, une autre étude menée par l’institut russe de recherche Gamaleïa avait conclu à l’efficacité du rappel universel Spoutnik Light contre Omicron.
Alors que Spoutnik V a été le premier vaccin enregistré au monde basé sur les adénovirus humains, le sérum est toujours dans l’attente de son approbation par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ou l’Agence européenne des médicaments (AEM). Néanmoins, le vaccin russe a déjà été enregistré, sans attendre l’approbation de Bruxelles, par deux pays membres de l’UE : la Hongrie et la Slovaquie. De son côté, l’Australie a autorisé le 17 janvier les voyageurs vacciné avec Spoutnik V à pénétrer sur son territoire.