Le sulforaphane que l’on trouve dans les germes de brocoli est bénéfique pour l’autisme, comme l’a démontré une étude clinique.
Les troubles du spectre autistique (TSA) se caractérisent par :
- des difficultés de communication et d’interaction sociale,
- par des comportements et un langage stéréotypé et répétitif.
Ils touchent 1 à 2% des individus, principalement des hommes, et aucun traitement n’est encore disponible.
Dans une étude clinique en double aveugle, randomisée et contrôlée par placebo, 29 jeunes hommes atteints de TSA ont reçu pendant 18 semaines du sulforaphane (dérivé des germes de brocoli), tandis que 15 autres personnes TSA ont reçu un placebo. Le suivi du comportement sans aucun traitement s’est poursuivi pendant les 4 semaines suivantes. Les participants étaient des jeunes hommes âgés entre 13 et 27 ans.
Les effets sur le comportement ont été quantifiés avant, pendant et après l’intervention, à l’aide de trois mesures comportementales complétées par les parents/soignants et les médecins : (1) la liste de contrôle du comportement aberrant (ABC), (2) l’échelle de réactivité sociale (SRS) et (3) l’échelle d’amélioration de l’impression clinique globale (CGI-I).
Avant la supplémentation, les scores pour l’ABC et le SRS étaient très proches dans les 2 groupes (placebo et sulforaphane).
Après 18 semaines, les participants recevant le placebo ont connu un changement minime (<3,3 %), tandis que ceux recevant du sulforaphane ont montré des baisses substantielles, autrement dit des améliorations du comportement : 34 % pour l’ABC (P < 0,001) et 17 % pour les scores du SRS (P = 0,017) !
Une amélioration significativement plus importante a été observée chez les participants supplémentés en sulforaphane. Après 4, 10 et 18 semaines on observe chez les jeunes hommes moins d’irritabilité, moins de léthargie, moins de stéréotypie et d’hyperactivité (score de l’ABC).
Après l’arrêt du traitement au sulforaphane, les sous-scores de l’ABC et du SRS ont eu tendance à revenir au niveau de base, d’avant traitement.
La consommation quotidienne de sulforaphane chez les 29 jeunes hommes a permis d’améliorer considérablement (et de manière réversible) leur comportement par rapport aux 15 personnes ayant reçu le placebo.
Le sulforaphane issu du brocoli jouerait ses effets bénéfiques en bloquant 4 voies dysfonctionnelles chez les personnes autistes :
- excès de stress oxydant,
- capacité antioxydante réduite et moindre synthèse de glutathion,
- dysfonctionnement mitochondrial,
- inflammation cérébrale (phosphorylation oxydative réduite et peroxydation lipidique accrue).
Le sulforaphane est donc capable de protéger contre l’oxydation, le dysfonctionnement mitochondrial et l’inflammation. Ainsi, si vous donnez du sulforaphane aux individus atteints d’autisme, des améliorations du comportement, de l’interaction sociale et de la communication verbale se produisent. Cependant, une fois que le brocoli est arrêté, tous ces bénéfices disparaissent.
A lire :
- Le sulforaphane de brocoli comme anti-inflammatoire et antidouleur dans les sciatalgies causées par l’endométriose
- Du brocoli anti-Helicobacter pylori ?
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Référence :
Kanwaljit Singh et al., « Sulforaphane treatment of autism spectrum disorder (ASD) », Proc Natl Acad Sci U S A., 2014.