Comme il y a beaucoup de publicité pour les régimes à faible teneur en glucides comme méthode pour perdre du poids, on peut se poser la question de savoir quel type de régime est réellement adapté.
Dans une étude randomisée, consacrée à 160 personnes en surpoids, le groupe de recherche de M.L Dansinger a comparé 4 régimes courants : les régimes Atkins, Ornish, Weight Watchers et le régime « zone » de Barry Sears. Les participants à l’expérience ont été suivis pendant un an. Au terme de cette année, les sujets du régime Ornish étaient ceux qui avaient perdu le plus de poids (-6,6 kg) et dont le taux de LDL cholestérol avait le plus baissé (-25,2 mg/dl). Les sujets suivant le régime Atkins sont ceux qui ont connu la réduction la moins importante des deux paramètres (-3,9 kg et -13,5 mg/dl).
Les personnes suivant le régime Weight Watchers et celles suivant le régime« zone » oscillaient entre ces deux valeurs. Le régime Atkins a certes temporairement fait baisser le taux de glucose mais au terme d’un an, on a observé une augmentation du taux de glucose sérique (+2,5 mg/dl) et une baisse du taux d’insuline, baisse la plus faible de tous les régimes examinés (-2,3 μlU/ml). Les personnes suivant le régime Ornish sont celles qui ont vu leur taux d’insuline et de glucose baisser le plus (-8,2 mg/dl pour l’insuline et -5,9 μlU/ml pour le glucose). Les sujets suivant le régime Ornish ont vu leur taux de protéine C réactive baisser le plus (-1,76 mg/l). Cet excellent résultat est d’autant plus remarquable que le groupe du régime Ornish n’observait pas bien le traitement mais montrait un apport trop important en graisses, en acides gras saturés, en cholestérol et une absorption trop faible de fibres. En ce qui concerne le cancer de la prostate et l’AVC, les résultats de l’étude consacrée au régime Ornish sont nettement plus impressionnants.
Les régimes à faible teneur en glucides se targuent surtout de faire baisser l’insuline et le taux de glucose sanguin. Assez absurdement, l’un des chapitres du livre consacré au régime Atkins s’intitule : l’insuline, l’hormone qui fait grossir. Mais, à cet égard, le régime Atkins et les régimes analogues ne tiennent pas leur promesse.
La diminution du taux de sucre prônée par les régimes à faible teneur en glucides est sûrement justifiée. Le mode d’alimentation occidental donne la préférence aux mauvais glucides. Pour s’alimenter sainement, la consommation de fructose, de monosaccharides, de disaccharides et de glucides à fort indice glycémique doit céder la place à l’absorption d’une quantité plus importante de fibres et de glucides dont l’indice glycémique est faible ou moyen (Brand-Miller et al., 2002).
Certes, les régimes à faible teneur en glucides (Low-Carb) et à teneur élevée en protéines n’ont le plus souvent aucune influence sur les facteurs de risques cardiaques traditionnels comme par exemple l’hypertension artérielle ou l’hypercholestérolémie et affichent également de bons résultats à courts termes selon de nombreuses études consacrées à l’amaigrissement. Mais la plupart de ces études ont une durée inférieure à 3 mois. Or, pour valoir, une étude doit au minimum couvrir une période d’1 an. En d’autres mots : il n’y a pas de résultats durables qui sont démontrés avec certitude. Les vraies études à long terme indiquent pour ces régimes une augmentation de la mortalité due au cancer et aux maladies cardio-vasculaires.
Extraits tirés du livre « La nutrition raisonnée » - Page 404 - 405
Découvrez tous les extraits du livre « La Nutrition Raisonnée », de Dr. Jacob
