Le concept des mélanges d’huiles
On trouve dans le commerce depuis de nombreuses années des mélanges d’huiles. Ce n’est pas un concept tout nouveau. L’idée de base est de tirer parti des propriétés de chaque huile en vue d’équilibrer les différents acides gras et d’avoir un produit « à tout faire », c’est-à-dire pour l’assaisonnement et la cuisson. Le concept paraît assez séduisant mais nous allons voir que des solutions plus simples peuvent être meilleures et plus efficaces pour la santé.
La fameuse « 4 huiles »
Qui ne connait pas le fameux mélanges 4 huiles, dans lequel on retrouve du tournesol classique (oméga-6), du tournesol oléique (tournesol oméga-9), du colza et du pépin de raisin. Ce produit que l’on trouve en grandes surfaces est composé d’huiles raffinées, donc dénaturées. Elles n’ont certes plus de goût ni de couleur ou de saveur (ce qui est recherché par certains consommateurs) mais elles ont perdu également leurs phytostérols et polyphénols, si protecteurs pour la santé. Pour les puristes qui optent pour des huiles vierges de première pression à froid, les huileries bio ont elles aussi leurs produits (avec 2, 3, 4 voire 5 huiles mélangées). Mais ces produits sont-ils vraiment intéressants ? Voici ce que l’on pourrait reprocher à ces mélanges :
- Prix plus élevé que les huiles séparées.
- Des saveurs qui ne se s’accordent pas avec tous les plats (le produit à tout faire n’est finalement pas si polyvalent).
- Des compositions en acides gras équilibrés dans la bouteille mais qui ne rééquilibrent pas le reste de l’alimentation (voir les explications dans le paragraphe suivant).
Les apports nutritionnels conseillés, le ratio oméga-6/oméga-3 et les mélanges d’huiles
Il existe une certaine confusion entre les apports nutritionnels conseillés (ANC) et la composition de l’huile. C’est bel et bien l’ensemble des acides gras de toute l’alimentation qui doit être équilibré et pas nécessairement ceux de l’huile, car nous consommons des lipides via d’autres aliments (végétaux et animaux).
Cela sous-entend que l’huile (les huiles) doit (doivent) rééquilibrer les autres lipides. Nous savons que le ratio acide linoléique sur acide alpha-linolénique (LA/ALA, oméga-6/oméga-3) doit être au maximum de 4/1, et ce, pour la globalité de l’alimentation. Or les oméga-6 sont omniprésents, mais pas les oméga-3. Donc l’huile (les huiles) doit (doivent) avoir un ratio particulièrement bas pour contrebalancer le reste de l’alimentation. C’est ainsi que le ratio de 4/1 dans le mélange 4 huiles est beaucoup trop élevé…Seul un ratio de 2/1 dans l’huile permet de se rapprocher d’un ratio global (toute l’alimentation) de 4/1. Ceci est très important.
Des mélanges d’huiles qui sortent tout de même du lot
Je citerais néanmoins deux mélanges d’huiles qui ont un intérêt : huile d’olive Tramier® oméga-3 (grandes surfaces) qui est un mélange d’huile d’olive vierge extra et d’huile d’algue (8%) riche en acide gras oméga-3 longue chaîne (EPA et DHA) et les huiles Quintésens® (magasins bio), notamment la version « 50+ » qui contient de l’huile de poisson (décontaminée et désodorisée) et dont le ratio oméga-6/oméga-3 est bas (2/1).
Le bon choix d’huiles simples
Bon, si la plupart des mélanges d’huiles ne valent pas le coup, quelles huiles choisir ? A cette question une réponse toute simple : le colza. C’est en effet une huile très faible en acides gras saturés (souvent excédentaires dans l’alimentation moderne), très riche en acides gras mono-insaturés (pas assez représentés), avec une teneur intéressante en oméga-3 (déficitaires pour la grande majorité de la population) et un ratio LA/ALA bas (d’environ 2). Cette huile pourrait presque se suffire à elle-même, mais il manquerait tout de même un élément important : le goût. C’est ici qu’intervient l’huile d’olive, pilier du régime méditerranéen. Peut-on réellement envisager une alimentation santé sans huile d’olive ? Je ne le crois pas.
Elle ne va donc pas beaucoup déséquilibrer le ratio LA/ALA et apporter des polyphénols aux propriétés spécifiques (hydroxytyrosol, oleuropéine et oléocanthal). Je conseille généralement de l’huile extra vierge d’olives noires, car plus riche en polyphénols. On trouve en grande surface la marque Puget®, mais non bio… Du côté des magasins diététiques on trouve la marque Emile Noël® avec le produit « fruité mûr ». Différente marques bio proposent des huiles d’olives noires. Pour les petits consommateurs d’huile je conseille avant tout le produit Olivie® qui contient 30 fois plus de polyphénols qu’une huile d’olive conventionnelle. En effet, une quantité minime comme 1 cuillère à café (à thé) par jour, suffit à apporter des quantités comparables de polyphénols d’olive que fournirait un régime crétois traditionnel avec des quantités massives d’huile (les crétois consomment énormément d’huile d’olive).
En conclusion
Faites simple, optez pour de l’huile de colza vierge de première pression à froid biologique et une excellente huile d’olives noires.