AccueilActualitésRégime sans gluten: les erreurs à ne pas commettre

Régime sans gluten: les erreurs à ne pas commettre

Maladie cœliaque et sensibilité au gluten non cœliaque

On entend souvent dire dans les médias que le régime sans gluten est une mode. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas une mode. De plus en plus de personnes se rendent compte qu’elles réagissent au gluten et l’écartent de leur alimentation. Il est important de clarifier un point important.

Il existe deux entités :

  • la maladie cœliaque
  • la sensibilité au gluten non cœliaque

La maladie cœliaque est une atteinte inflammatoire et destructrice des intestins (les villosités sont érodées) entrainant diarrhée et autres troubles digestifs, mais aussi fatigue, anémie, troubles neurologiques, psychiatriques, articulaires, avec un risque accru de lymphome (cancer) si un régime sans gluten n’est pas suivi à vie. C’est en fait une maladie auto-immune. On dose d’ailleurs des anticorps (IgA) anti-transglutaminase et anti-endomysium après un résultat positif à ceux dirigés contre la gliadine (gluten) pour le diagnostic, mais ce dernier n’est établi qu’après une biopsie de l’intestin grêle.

Bien qu’étant nettement moins grave, la sensibilité au gluten non cœliaque est aussi très gênante : symptômes digestifs, mais aussi extra-digestifs comme de l’arthrose précoce, de la migraine, des problèmes de peau, de l’anxiété, etc. Cependant ce n’est pas une maladie auto-immune; tous les tests pour la maladie cœliaque reviennent négatifs. On peut tout de même demander des tests d’intolérances alimentaires (allergies retardées ou de type III) : bien que controversés le dosage d’autres anticorps, les IgG, peuvent rendre service pour identifier les différentes sensibilités aux aliments. Avec l’éviction du gluten, la perméabilité de l’intestin s’en voit réduite (cicatrisation du leaky gut) et les symptômes divers et variés de la sensibilité au gluten non cœliaque peuvent disparaitre ou être diminués.

Erreur N° 1: se ruer sur les produits sans gluten

C’est l’erreur typique du « débutant sans gluten ». En réalité les produits du commerce estampillés « sans gluten » sont de piètre qualité nutritionnelle puisqu’ils sont majoritairement composés de fécule et d’additifs. La faible teneur en protéines et la forte proportion d’amidons raffinés les rendent très hyperglycémiants (index glycémique très élevé). Ils provoquent donc des hypoglycémies réactionnelles avec leurs conséquences : fatigue, baisse de l’attention, faim, compulsions sucrées, etc.

A retenir: un produit « sans gluten » n’est pas nécessairement bon pour la santé.

Erreur N° 2: essayer de tout imiter, mais en version sans gluten

Vouloir absolument faire toutes les recettes existantes mais en version sans gluten est aussi une erreur. Le résultat est souvent décevant quand on connait bien la recette originale. Pourquoi manger du pain sans gluten alors que ce n’est pas bon ?Biscuits sablés - Sablés nantais

Que feriez-vous si vous alliez vivre au Japon ? Vous mangeriez sans gluten, mais pas avec des produits « sans gluten » du commerce… seulement avec une alimentation traditionnellement sans gluten. C’est donc le modèle alimentaire qui doit être réformé.

En réalité il vaut mieux se tourner vers des recettes traditionnelles avec des aliments naturellement sans gluten. Ainsi on évitera les mauvaises surprises ainsi que les multiples essais avant d’obtenir un résultat tout juste convenable. Bien sûr, rien n’empêche de faire de temps en temps des crêpes à la farine de riz, mais pourquoi ne pas faire de bonnes galettes bretonnes au sarrasin ? Ou bien un gâteau corse à la farine de châtaigne ?

Erreur N° 3: ne pas assez diversifier

Pile of flour on cutting board with glass bowl, closeupLe régime sans gluten peut vite s’orienter vers une consommation massive de riz et de produits confectionnés à partir de farine de riz (avec les abominables biscuits sans gluten, le pain de mie à la fécule et les tartines craquantes à index glycémique inavouable !).

Voici comment diversifier vos sources de féculents:

  • Céréales: riz, mais aussi millet, teff, maïs (attention le maïs est déconseillés en cas de régime Seignalet).
  • Pseudo-céréales: quinoa, sarrasin, amarante.
  • Légumineuses: petits pois, lentilles, haricots secs, fèves, pois chiches.
  • Tubercules: patates douces, pommes de terre (attention aux solanacées en cas de syndrome de l’intestin irritable).
  • Légumes riches en amidon: panais, topinambour.

Cuisinez tout ceci en vous inspirant des recettes traditionnelles (de différents pays) et bon appétit !

Fabien Piasco
Fabien Piasco
Fabien Piasco est nutritionniste, diplômé d’Etat en diététique, titulaire d’un D.E.S.S. en nutrition Alimentation fonctionnelle et santé (Université Laval, Québec), d’un D.U. Nutrition et maladies métaboliques (Université de Rennes) et d’un diplôme en neuro-nutrition (SiiN). Formé à la micronutrition et à la phytothérapie, spécialiste des nutraceutiques, il a aussi travaillé en pharmacie pendant près de 19 ans. Il intervient actuellement dans un établissement thermal où il dispense ateliers et consultations spécifiques en utilisant le large spectre de la nutrithérapie.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Restez connecté

53,654FansJ'aime
2,043SuiveursSuivre
42,789AbonnésS'abonner

Articles populaires

Votre livre "Programme Nutritionnel" de docteur Jacob GRATUIT :)

Nouvelle approche nutritionnelle selon le docteur JACOB, télécharger-le en version numérique gratuitement, sur votre boîte email.

Vous venez de recevoir une confirmation par email. Vérifiez que vous l'avez bien reçue :) Vérifiez bien votre dossier "spam" avant de nous contacter... les filtres anti-spams sont parfois un peu trop sensibles ! ;)